Les Canadiens préoccupés par la décriminalisation des drogues
(Ottawa) Quelques mois avant que la Colombie-Britannique ne cherche à reculer sur son projet pilote de décriminalisation des drogues, un sondage du gouvernement fédéral suggérait aux autorités qu’une majorité de Canadiens croyaient que cette politique entraînerait une augmentation des surdoses.
Les résultats du sondage de 11 pages réalisé par le Bureau du Conseil privé, l’aile de la bureaucratie fédérale qui soutient le cabinet du premier ministre, suggèrent également que les Canadiens étaient divisés sur la question de savoir si la
décriminalisation rendrait leur communauté moins sécuritaire.
« Je suppose que ce que les gens pensent, c’est que (la décriminalisation) permettra d’une manière ou d’une autre la consommation de drogues », a expliqué Thomas Kerr, professeur et chef de la division de médecine sociale à l’Université de la Colombie-Britannique et directeur de la recherche au Centre de Colombie-Britannique sur la consommation des substances.
Des opinions similaires ont été exprimées à propos des sites de consommation de drogue supervisée et même des échanges de seringues, a souligné M. Kerr, ajoutant que les craintes qu’ils conduisent à une consommation accrue ne se sont pas concrétisées « dans la réalité ».
« Les gens ont vraiment surestimé les impacts de la décriminalisation, tant positifs que négatifs », a-t-il indiqué.
La décriminalisation est devenue un paratonnerre politique au cours des dernières semaines après la décision de la Colombie-Britannique. Le gouvernement néo-démocrate a fait volte-face et a demandé que la police soit à nouveau habilitée à arrêter des personnes ou à saisir des drogues illicites lorsqu’elles sont utilisées dans l’espace public.
Cette décision fait suite à des mois d’inquiétude concernant la consommation publique de drogues, y compris à l’intérieur des hôpitaux.
Les conservateurs fédéraux se sont emparés de la question et ont pressé les libéraux du premier ministre Justin Trudeau de ne plus accorder d’exemption fédérale à toute autre province ou tout autre territoire qui souhaiteraient adopter des programmes de décriminalisation dans le but de réduire les décès liés aux opioïdes.
Le chef de l’opposition Pierre Poilievre décrit cette politique comme une légalisation des drogues dures.
La ministre fédérale de la Santé mentale et des Dépendances, Ya’ara Saks, a défendu la décision d’autoriser le projet pilote de la Colombie-Britannique, le présentant comme un outil pour lutter contre la crise des surdoses, qui, selon elle, est alimentée par un approvisionnement de plus en plus toxique en médicaments.
Elle a récemment rejeté la demande de longue date de Toronto visant à entreprendre un programme similaire, affirmant à La Presse Canadienne que sa demande ne contenait pas de limites quant à la quantité de drogues qu’une personne pouvait posséder ou de restriction d’âge.
Il n’y a actuellement aucune nouvelle demande émanant de la ville ou d’endroits comme Halifax ou Montréal, a récemment déclaré Mme Saks à la Chambre des communes après avoir été questionnée par les conservateurs.
Les gens meurent à cause des drogues illicites ; ils ne meurent pas à cause de la décriminalisation.
Ya’ara Saks, ministre fédérale de la Santé mentale et des Dépendances
Plus de 40 000 personnes sont mortes des suites de décès liés aux opioïdes depuis 2016, moment auquel Santé Canada a commencé à suivre « la pire crise de santé publique de l’histoire moderne au Canada », selon M. Kerr.
La Colombie-Britannique est devenue la première province au Canada à piloter la décriminalisation de petites quantités de drogues illicites comme l’héroïne, le fentanyl, la cocaïne et la MDMA, pendant trois ans à compter de janvier 2023. La province a longtemps été l’épicentre de la crise des surdoses au pays.
Les autorités et d’autres partisans de la décriminalisation affirment qu’il s’agit d’un moyen de réduire la stigmatisation des consommateurs de drogues et de leur fournir de l’aide, au lieu qu’ils soient en prison.
Dans les semaines qui ont suivi le lancement du projet pilote, le gouvernement fédéral a décidé de sonder les Canadiens sur leurs attitudes à l’égard de la décriminalisation et de la consommation de drogues en général.
Santé Canada a publié les résultats de l’enquête l’automne dernier dans une section du site web du gouvernement contenant des infographies, des bulletins, des avis et d’autres publications sur des questions liées à la santé.
Le Bureau du Conseil privé a interrogé deux échantillons aléatoires de 2000 Canadiens au début de l’année dernière.
Selon l’enquête, 49 % des personnes interrogées disent préférer se concentrer sur les services de santé et sociaux lorsqu’il s’agit de lutter contre la consommation de substances chez les consommateurs de drogues, contre 35 %
qui estiment que la police a également un rôle à jouer.
Alors que les femmes et les personnes ayant des revenus plus élevés avaient tendance à privilégier une approche axée sur la santé, les résultats suggèrent que les hommes et les personnes à faible revenu étaient plus susceptibles de préférer une intervention policière.
Il a été noté que les « répondants nés au Canada » étaient également plus susceptibles de favoriser une approche axée sur la santé, tandis que les immigrants étaient plus susceptibles de privilégier la police.
En ce qui concerne la question de la décriminalisation, l’enquête a révélé que 51 % des personnes interrogées étaient d’accord avec l’affirmation suivante : « Je crois que la décriminalisation des drogues augmenterait les méfaits associés
à la consommation de drogues, comme les surdoses. »
Cela se compare aux 38 % qui ont déclaré qu’ils n’étaient pas d’accord et à 7 % qui ont déclaré qu’ils n’étaient ni d’accord ni en désaccord.
Les résultats de l’enquête suggèrent qu’une majorité pense que la décriminalisation faciliterait l’accès à des services tels que le rétablissement et le traitement. Une majorité a également déclaré avoir de l’empathie pour les personnes aux prises avec la toxicomanie.
Pourtant, 43 % des personnes interrogées ont affirmé qu’elles étaient d’accord que cela rendrait leur communauté moins sécuritaire, contre 46 % qui ne sont pas d’accord. Huit % n’ont pas répondu.
Le bureau de la ministre Saks a souligné cette conclusion qui suggère que les gens sympathisent avec ceux qui sont en difficulté et croient que la décriminalisation facilitera l’accès aux soutiens.
« Dès le début, nous avons été clairs, l’exemption serait rigoureusement surveillée, évaluée et adaptée si nécessaire, guidée par le double objectif de santé publique et de sécurité publique », a déclaré le bureau dans un courriel.
« Nous veillons à ce que les personnes qui consomment des drogues puissent passer du système de justice criminelle au système de santé. »
Les résultats du sondage de 11 pages réalisé par le Bureau du Conseil privé, l’aile de la bureaucratie fédérale qui soutient le cabinet du premier ministre, suggèrent également que les Canadiens étaient divisés sur la question de savoir si la
décriminalisation rendrait leur communauté moins sécuritaire.
« Je suppose que ce que les gens pensent, c’est que (la décriminalisation) permettra d’une manière ou d’une autre la consommation de drogues », a expliqué Thomas Kerr, professeur et chef de la division de médecine sociale à l’Université de la Colombie-Britannique et directeur de la recherche au Centre de Colombie-Britannique sur la consommation des substances.
Des opinions similaires ont été exprimées à propos des sites de consommation de drogue supervisée et même des échanges de seringues, a souligné M. Kerr, ajoutant que les craintes qu’ils conduisent à une consommation accrue ne se sont pas concrétisées « dans la réalité ».
« Les gens ont vraiment surestimé les impacts de la décriminalisation, tant positifs que négatifs », a-t-il indiqué.
La décriminalisation est devenue un paratonnerre politique au cours des dernières semaines après la décision de la Colombie-Britannique. Le gouvernement néo-démocrate a fait volte-face et a demandé que la police soit à nouveau habilitée à arrêter des personnes ou à saisir des drogues illicites lorsqu’elles sont utilisées dans l’espace public.
Cette décision fait suite à des mois d’inquiétude concernant la consommation publique de drogues, y compris à l’intérieur des hôpitaux.
Les conservateurs fédéraux se sont emparés de la question et ont pressé les libéraux du premier ministre Justin Trudeau de ne plus accorder d’exemption fédérale à toute autre province ou tout autre territoire qui souhaiteraient adopter des programmes de décriminalisation dans le but de réduire les décès liés aux opioïdes.
Le chef de l’opposition Pierre Poilievre décrit cette politique comme une légalisation des drogues dures.
La ministre fédérale de la Santé mentale et des Dépendances, Ya’ara Saks, a défendu la décision d’autoriser le projet pilote de la Colombie-Britannique, le présentant comme un outil pour lutter contre la crise des surdoses, qui, selon elle, est alimentée par un approvisionnement de plus en plus toxique en médicaments.
Elle a récemment rejeté la demande de longue date de Toronto visant à entreprendre un programme similaire, affirmant à La Presse Canadienne que sa demande ne contenait pas de limites quant à la quantité de drogues qu’une personne pouvait posséder ou de restriction d’âge.
Il n’y a actuellement aucune nouvelle demande émanant de la ville ou d’endroits comme Halifax ou Montréal, a récemment déclaré Mme Saks à la Chambre des communes après avoir été questionnée par les conservateurs.
Les gens meurent à cause des drogues illicites ; ils ne meurent pas à cause de la décriminalisation.
Ya’ara Saks, ministre fédérale de la Santé mentale et des Dépendances
Plus de 40 000 personnes sont mortes des suites de décès liés aux opioïdes depuis 2016, moment auquel Santé Canada a commencé à suivre « la pire crise de santé publique de l’histoire moderne au Canada », selon M. Kerr.
La Colombie-Britannique est devenue la première province au Canada à piloter la décriminalisation de petites quantités de drogues illicites comme l’héroïne, le fentanyl, la cocaïne et la MDMA, pendant trois ans à compter de janvier 2023. La province a longtemps été l’épicentre de la crise des surdoses au pays.
Les autorités et d’autres partisans de la décriminalisation affirment qu’il s’agit d’un moyen de réduire la stigmatisation des consommateurs de drogues et de leur fournir de l’aide, au lieu qu’ils soient en prison.
Dans les semaines qui ont suivi le lancement du projet pilote, le gouvernement fédéral a décidé de sonder les Canadiens sur leurs attitudes à l’égard de la décriminalisation et de la consommation de drogues en général.
Santé Canada a publié les résultats de l’enquête l’automne dernier dans une section du site web du gouvernement contenant des infographies, des bulletins, des avis et d’autres publications sur des questions liées à la santé.
Le Bureau du Conseil privé a interrogé deux échantillons aléatoires de 2000 Canadiens au début de l’année dernière.
Selon l’enquête, 49 % des personnes interrogées disent préférer se concentrer sur les services de santé et sociaux lorsqu’il s’agit de lutter contre la consommation de substances chez les consommateurs de drogues, contre 35 %
qui estiment que la police a également un rôle à jouer.
Alors que les femmes et les personnes ayant des revenus plus élevés avaient tendance à privilégier une approche axée sur la santé, les résultats suggèrent que les hommes et les personnes à faible revenu étaient plus susceptibles de préférer une intervention policière.
Il a été noté que les « répondants nés au Canada » étaient également plus susceptibles de favoriser une approche axée sur la santé, tandis que les immigrants étaient plus susceptibles de privilégier la police.
En ce qui concerne la question de la décriminalisation, l’enquête a révélé que 51 % des personnes interrogées étaient d’accord avec l’affirmation suivante : « Je crois que la décriminalisation des drogues augmenterait les méfaits associés
à la consommation de drogues, comme les surdoses. »
Cela se compare aux 38 % qui ont déclaré qu’ils n’étaient pas d’accord et à 7 % qui ont déclaré qu’ils n’étaient ni d’accord ni en désaccord.
Les résultats de l’enquête suggèrent qu’une majorité pense que la décriminalisation faciliterait l’accès à des services tels que le rétablissement et le traitement. Une majorité a également déclaré avoir de l’empathie pour les personnes aux prises avec la toxicomanie.
Pourtant, 43 % des personnes interrogées ont affirmé qu’elles étaient d’accord que cela rendrait leur communauté moins sécuritaire, contre 46 % qui ne sont pas d’accord. Huit % n’ont pas répondu.
Le bureau de la ministre Saks a souligné cette conclusion qui suggère que les gens sympathisent avec ceux qui sont en difficulté et croient que la décriminalisation facilitera l’accès aux soutiens.
« Dès le début, nous avons été clairs, l’exemption serait rigoureusement surveillée, évaluée et adaptée si nécessaire, guidée par le double objectif de santé publique et de sécurité publique », a déclaré le bureau dans un courriel.
« Nous veillons à ce que les personnes qui consomment des drogues puissent passer du système de justice criminelle au système de santé. »