Aide médicale à mourir: la modification de la loi rendrait admissibles des cas d’Alzheimer
Le critère de fin de vie, qui devrait être retiré mercredi de la loi provinciale sur l’aide médicale à mourir, risque de transformer la situation de plusieurs patients atteints de maladies neurodégénératives, selon le Dr Pierre Viens qui croit que plusieurs malades attendent le lendemain de cette abrogation avec grande impatience.
«Depuis la mise en vigueur de la loi au Québec, il y a 4 ans, il y a à peu près 4000 aides à mourir qui ont été accordées, et ceci ne tient pas compte de, probablement quelques centaines (on n’a pas de chiffres évidemment) de patients atteints surtout de maladies neurodégénératives qui ont été privés de l’aide médicale à mourir», a expliqué le Dr Pierre Viens, en entrevue à QUB radio mercredi matin.
«Depuis la mise en vigueur de la loi au Québec, il y a 4 ans, il y a à peu près 4000 aides à mourir qui ont été accordées, et ceci ne tient pas compte de, probablement quelques centaines (on n’a pas de chiffres évidemment) de patients atteints surtout de maladies neurodégénératives qui ont été privés de l’aide médicale à mourir», a expliqué le Dr Pierre Viens, en entrevue à QUB radio mercredi matin.
Celui qui a accompagné une centaine de patients en fin de vie depuis 2015, estime que le retrait du critère aura un impact énorme pour les patients atteints par exemple de sclérose en plaques, de sclérose latérale amyotrophique, de parkinson ou d’Alzheimer en déclin avancé.
«Quand ce critère-là va être supprimé de la loi, à ce moment-là, j’imagine que plusieurs de ces patients-là [...]
vont certainement faire surface et nous présenter leur demande», a-t-il indiqué.
La fine ligne de l’Alzheimer
Avec la suppression du critère de fin de vie, les personnes qui souffrent d’Alzheimer pourraient donc, à compter du 12 mars, avoir recours à l’aide médicale à mourir, à condition qu’ils soient conformes à tous les autres critères de la loi, dont la nécessité d’être à un stade de déclin avancé qui se mesure par la perte des fonctions cognitives.
Or, pour les cas d’Alzheimer, les souffrances psychologiques, intolérables au début de la maladie, peuvent diminuer au fil du temps, alors que le patient développe une démence qui altère son jugement décisionnel.
«Tout le processus d’aide médicale à mourir doit reposer sur un patient lucide et apte à prendre des décisions et c’est le cas dans l’Alzheimer qui débute, a fait savoir le docteur. Ce n’est plus le cas lorsque le déclin est suffisamment avancé et que le patient,
progressivement, perd son aptitude à décider.»
Un flou entre le fédéral et le provincial
Avec cette modification de la loi, une certaine confusion est à prévoir entre les différents paliers gouvernementaux, a noté le médecin.
La Cour supérieure du Québec a accordé au fédéral quatre mois supplémentaires pour faire adopter son projet de loi sur l’aide médicale à mourir, menant son éligibilité au 11 juillet 2020.
«Les balises ne sont pas claires du tout, a expliqué le Dr Pierre Viens [...] À partir de demain, moi je ne tiendrai plus compte du critère de fin de vie, mais je présume que je devrai encore tenir compte du critère [fédéral] de mort naturelle raisonnablement prévisible.»
«Quand ce critère-là va être supprimé de la loi, à ce moment-là, j’imagine que plusieurs de ces patients-là [...]
vont certainement faire surface et nous présenter leur demande», a-t-il indiqué.
La fine ligne de l’Alzheimer
Avec la suppression du critère de fin de vie, les personnes qui souffrent d’Alzheimer pourraient donc, à compter du 12 mars, avoir recours à l’aide médicale à mourir, à condition qu’ils soient conformes à tous les autres critères de la loi, dont la nécessité d’être à un stade de déclin avancé qui se mesure par la perte des fonctions cognitives.
Or, pour les cas d’Alzheimer, les souffrances psychologiques, intolérables au début de la maladie, peuvent diminuer au fil du temps, alors que le patient développe une démence qui altère son jugement décisionnel.
«Tout le processus d’aide médicale à mourir doit reposer sur un patient lucide et apte à prendre des décisions et c’est le cas dans l’Alzheimer qui débute, a fait savoir le docteur. Ce n’est plus le cas lorsque le déclin est suffisamment avancé et que le patient,
progressivement, perd son aptitude à décider.»
Un flou entre le fédéral et le provincial
Avec cette modification de la loi, une certaine confusion est à prévoir entre les différents paliers gouvernementaux, a noté le médecin.
La Cour supérieure du Québec a accordé au fédéral quatre mois supplémentaires pour faire adopter son projet de loi sur l’aide médicale à mourir, menant son éligibilité au 11 juillet 2020.
«Les balises ne sont pas claires du tout, a expliqué le Dr Pierre Viens [...] À partir de demain, moi je ne tiendrai plus compte du critère de fin de vie, mais je présume que je devrai encore tenir compte du critère [fédéral] de mort naturelle raisonnablement prévisible.»