Air Canada contre la politesse
Bonjour Monsieur! Bonjour Madame! La Presse nous apprend ce matin que bientôt, ces formules qui relèvent de la politesse la plus élémentaire seront congédiées par Air Canada . Pourquoi? Pour éviter de mégenrer les clients, évidemment! Au nom de l’émancipation diversitaire, il faudrait désormais utiliser des salutations «neutres au point de vue du genre», comme l’avait proposé Service Canada en avril 2018. C’est aussi au nom de cela qu’on remplace progressivement la référence au père et à la mère par celle à parent 1 et parent 2. Et ainsi de suite. En fait, cette volonté d’éradiquer les références au masculin et au féminin dans le langage commun est de plus en plus visible dans le monde occidental, des deux côtés de l’Atlantique. Elle passe même pour une impérieuse nécessité à laquelle on ne saurait rationnellement s’opposer. Notre époque veut en finir avec ces vieilles catégories «binaires». À travers cela s’impose le nouvel idéal d’une humanité indifférenciée, où l’identité des individus deviendrait exclusivement subjective, l’autoréférentialité la plus absolue devenant désormais la norme.
Le commun des mortels, naturellement, et pour d’excellentes raisons, n’y comprend pas grand-chose. Pourquoi bannir une formule de politesse inscrite aussi intimement dans les mœurs? Il s’amuse alors de cette niaiserie en se disant que le monde est devenu fou. Il se dit peut-être même que cela passera. On ne va quand même pas nier que l’humanité soit constituée d’hommes et de femmes, se dit-il. Mais si! On le nie, désormais! Et on fait passer ceux qui s’opposent à ce démantèlement d’une référence anthropologique absolument fondamentale inscrite dans la définition même de l’humanité pour des réactionnaires transphobes s’opposant à la fois à la «Science» et à l’ouverture à la diversité. Parce qu’encore une fois, il faut le noter, on cherche à faire passer pour une vérité scientifique définitivement établie l’inexistence du masculin et du féminin. L’idéologie aime se maquiller sous les traits de la science. Et de même, on cherche à faire l’opposition à la déconstruction des repères de civilisation
pour une défense odieuse des privilèges fondés sur l’exclusion de la différence.
Le bon sens perd ses droits. Il n’y aurait aucun problème à ce que le personnel de bord s’ajuste à la personne qui lui demanderait de ne pas l’appeler Monsieur ou Madame, selon le cas. On appelle cela tenir compte des exceptions, et la courtoisie l’exige. Jacques Dubuc ne veut pas qu’on l’appelle Monsieur et Lisette Leclerc ne veut pas qu’on l’appelle Madame? Très bien. Aucune objection à cela, et naturellement, il faut se montrer ouvert envers ceux qui ne se reconnaissent pas dans leur identité sexuelle. Mais pourquoi faire de l’exception la norme? Pourquoi déconstruire le monde commun au nom des marges les plus réduites? Tel est le véritable enjeu. Nous sommes témoins d’une révolution idéologique qui entend désormais faire de la «fluidité identitaire» et la «dissociation du genre et du sexe» le prisme fondamental à partir duquel penser l’identité sexuelle. On y voit la force d’un lobby idéologique ultrapuissant qui ne représente pourtant qu’une tendance ultraminoritaire dans la population.
Terrifiées à l’idée d’avoir l’air déphasées avec l’esprit de l’époque, les élites politiques, économiques et médiatiques se rallient toujours à la nouvelle étape du «progrès» diversitaire. Elles refusent d’y résister de peur de perdre leur avantage symbolique dans le débat public. Elles se retournent contre le sens commun pour conserver leur place. La bourgeoisie, toujours, sait s’adapter pour conserver sa position. À moins que nos élites ne se soient ralliées sincèrement à l’idéologie diversitaire et en profitent alors pour regarder de haut le commun des mortels qui tarderait à se rallier aux exigences de «l’inclusion», à cause de ses préjugés et autres stéréotypes qui domineraient encore son univers mental. Nos élites se veulent ainsi à l’avant-garde de la révolution diversitaire et se veulent en première ligne contre le monde d’hier: ils accusent de toutes les phobies les retardataires. Le commun des mortels est ainsi abandonné, laissé à lui-même, méprisé, humilié. Son univers ne vaut plus rien. Et lorsqu’il en vient à se révolter contre la déconstruction de son monde, on l’accuse de populisme. Ainsi va la vie dans le meilleur des mondes.
Le commun des mortels, naturellement, et pour d’excellentes raisons, n’y comprend pas grand-chose. Pourquoi bannir une formule de politesse inscrite aussi intimement dans les mœurs? Il s’amuse alors de cette niaiserie en se disant que le monde est devenu fou. Il se dit peut-être même que cela passera. On ne va quand même pas nier que l’humanité soit constituée d’hommes et de femmes, se dit-il. Mais si! On le nie, désormais! Et on fait passer ceux qui s’opposent à ce démantèlement d’une référence anthropologique absolument fondamentale inscrite dans la définition même de l’humanité pour des réactionnaires transphobes s’opposant à la fois à la «Science» et à l’ouverture à la diversité. Parce qu’encore une fois, il faut le noter, on cherche à faire passer pour une vérité scientifique définitivement établie l’inexistence du masculin et du féminin. L’idéologie aime se maquiller sous les traits de la science. Et de même, on cherche à faire l’opposition à la déconstruction des repères de civilisation
pour une défense odieuse des privilèges fondés sur l’exclusion de la différence.
Le bon sens perd ses droits. Il n’y aurait aucun problème à ce que le personnel de bord s’ajuste à la personne qui lui demanderait de ne pas l’appeler Monsieur ou Madame, selon le cas. On appelle cela tenir compte des exceptions, et la courtoisie l’exige. Jacques Dubuc ne veut pas qu’on l’appelle Monsieur et Lisette Leclerc ne veut pas qu’on l’appelle Madame? Très bien. Aucune objection à cela, et naturellement, il faut se montrer ouvert envers ceux qui ne se reconnaissent pas dans leur identité sexuelle. Mais pourquoi faire de l’exception la norme? Pourquoi déconstruire le monde commun au nom des marges les plus réduites? Tel est le véritable enjeu. Nous sommes témoins d’une révolution idéologique qui entend désormais faire de la «fluidité identitaire» et la «dissociation du genre et du sexe» le prisme fondamental à partir duquel penser l’identité sexuelle. On y voit la force d’un lobby idéologique ultrapuissant qui ne représente pourtant qu’une tendance ultraminoritaire dans la population.
Terrifiées à l’idée d’avoir l’air déphasées avec l’esprit de l’époque, les élites politiques, économiques et médiatiques se rallient toujours à la nouvelle étape du «progrès» diversitaire. Elles refusent d’y résister de peur de perdre leur avantage symbolique dans le débat public. Elles se retournent contre le sens commun pour conserver leur place. La bourgeoisie, toujours, sait s’adapter pour conserver sa position. À moins que nos élites ne se soient ralliées sincèrement à l’idéologie diversitaire et en profitent alors pour regarder de haut le commun des mortels qui tarderait à se rallier aux exigences de «l’inclusion», à cause de ses préjugés et autres stéréotypes qui domineraient encore son univers mental. Nos élites se veulent ainsi à l’avant-garde de la révolution diversitaire et se veulent en première ligne contre le monde d’hier: ils accusent de toutes les phobies les retardataires. Le commun des mortels est ainsi abandonné, laissé à lui-même, méprisé, humilié. Son univers ne vaut plus rien. Et lorsqu’il en vient à se révolter contre la déconstruction de son monde, on l’accuse de populisme. Ainsi va la vie dans le meilleur des mondes.