Des personnes handicapées privées
d’un accompagnateur
Depuis lundi, des personnes handicapées ne peuvent plus compter sur la présence d’un accompagnateur lorsqu’elles utilisent le transport adapté de la Société de transport de Montréal (STM), une situation qui les rend vulnérables et qu’elles dénoncent.
ISABELLE DUCASLA PRESSE« On se sent discriminées et insécurisées », s’insurge Linda Gauthier, présidente du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ).
Mme Gauthier a reçu de nombreux témoignages de personnes à mobilité réduite déconcertées par cette nouvelle mesure imposée par la STM.
Elle-même est touchée par le changement : souffrant de sclérose en plaques, confinée à un fauteuil roulant, elle doit en plus recevoir des traitements de chimiothérapie pour soigner un cancer. Mais dorénavant, son conjoint, qui lui apportait
son aide lors des traitements, ne pourra plus voyager avec elle.
Il devra prendre un taxi pour l’hôpital aller-retour pour être à mes côtés.
Linda Gauthier, parlant de son conjoint qui ne peut plus l’accompagner dans le véhicule de transport adapté
« Je n’ose pas imaginer lundi prochain, lors de la rentrée, comment ça va se passer pour les adolescents
et les jeunes adultes qui ont besoin d’accompagnement. »
Pénurie de chauffeursLa décision de la STM découle d’une pénurie de chauffeurs de véhicules de transport adapté.
« On fait face à un manque d’effectifs important, alors on a dû prendre la décision de limiter temporairement les déplacements à l’extérieur de l’île ainsi que la présence des accompagnateurs facultatifs », explique Philippe Déry, porte-parole de la société de transport.
Ultimement, un accompagnateur facultatif occupe une place qui pourrait être occupée par un client.
Philippe Déry, porte-parole de la STM
Les usagers du transport adapté ayant un accompagnateur obligatoire ne sont pas touchés par cette mesure, précise-t-il.
Selon Linda Gauthier, sur les 30 000 à 35 000 usagers du transport collectif, environ la moitié avaient droit à un accompagnateur facultatif et devront maintenant s’en passer.
« Quand j’ai téléphoné à la STM pour me plaindre, on m’a seulement dit de prendre mon mal en patience », déplore Mme Gauthier.
Mauvaises conditions de travailPourquoi y a-t-il une pénurie de chauffeurs dans le transport adapté ? Selon l’Association des chauffeurs de taxis accessibles du Québec (ACTAQ), c’est en raison des conditions de travail désavantageuses.
Il faut savoir que 88 % des déplacements en transport collectif sont effectués par des taxis adaptés, appartenant à des propriétaires privés, tandis que 12 % se font dans les minibus de la STM.
« Plusieurs chauffeurs ont quitté le secteur parce qu’on n’arrive pas à joindre les deux bouts », témoigne Boualem Djebbar, président de l’ACTAQ. « On travaille à rabais. Nos salaires stagnent, mais nos dépenses augmentent. »
M. Djebbar donne l’exemple de la hausse du prix de l’essence, qui représente une dépense importante pour les exploitants de taxis.
De plus, l’achat d’une fourgonnette exige un gros investissement. Faire modifier le véhicule pour qu’il puisse recevoir des fauteuils roulants peut coûter entre 27 000 et 30 000 $, alors que le gouvernement du Québec n’offre qu’une subvention de 20 000 $, relate le président de l’ACTAQ.
À la STM, on assure tenir compte de l’augmentation du prix de l’essence et du coût de la vie. En avril, une prime kilométrique a été ajoutée pour tenir compte de la hausse du prix du carburant, indique Philippe Déry.
La société de transport a aussi proposé aux chauffeurs de rouvrir l’entente de trois ans qui les lie. « On a confiance qu’il pourrait y avoir une nouvelle entente mise en place pour l’automne, pour mettre en place des conditions plus avantageuses,
qui pourraient favoriser le recrutement », dit M. Déry.
La STM pourrait donc éventuellement recommencer à accepter les accompagnateurs dans le transport adapté, ajoute-t-il.
ISABELLE DUCASLA PRESSE« On se sent discriminées et insécurisées », s’insurge Linda Gauthier, présidente du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ).
Mme Gauthier a reçu de nombreux témoignages de personnes à mobilité réduite déconcertées par cette nouvelle mesure imposée par la STM.
Elle-même est touchée par le changement : souffrant de sclérose en plaques, confinée à un fauteuil roulant, elle doit en plus recevoir des traitements de chimiothérapie pour soigner un cancer. Mais dorénavant, son conjoint, qui lui apportait
son aide lors des traitements, ne pourra plus voyager avec elle.
Il devra prendre un taxi pour l’hôpital aller-retour pour être à mes côtés.
Linda Gauthier, parlant de son conjoint qui ne peut plus l’accompagner dans le véhicule de transport adapté
« Je n’ose pas imaginer lundi prochain, lors de la rentrée, comment ça va se passer pour les adolescents
et les jeunes adultes qui ont besoin d’accompagnement. »
Pénurie de chauffeursLa décision de la STM découle d’une pénurie de chauffeurs de véhicules de transport adapté.
« On fait face à un manque d’effectifs important, alors on a dû prendre la décision de limiter temporairement les déplacements à l’extérieur de l’île ainsi que la présence des accompagnateurs facultatifs », explique Philippe Déry, porte-parole de la société de transport.
Ultimement, un accompagnateur facultatif occupe une place qui pourrait être occupée par un client.
Philippe Déry, porte-parole de la STM
Les usagers du transport adapté ayant un accompagnateur obligatoire ne sont pas touchés par cette mesure, précise-t-il.
Selon Linda Gauthier, sur les 30 000 à 35 000 usagers du transport collectif, environ la moitié avaient droit à un accompagnateur facultatif et devront maintenant s’en passer.
« Quand j’ai téléphoné à la STM pour me plaindre, on m’a seulement dit de prendre mon mal en patience », déplore Mme Gauthier.
Mauvaises conditions de travailPourquoi y a-t-il une pénurie de chauffeurs dans le transport adapté ? Selon l’Association des chauffeurs de taxis accessibles du Québec (ACTAQ), c’est en raison des conditions de travail désavantageuses.
Il faut savoir que 88 % des déplacements en transport collectif sont effectués par des taxis adaptés, appartenant à des propriétaires privés, tandis que 12 % se font dans les minibus de la STM.
« Plusieurs chauffeurs ont quitté le secteur parce qu’on n’arrive pas à joindre les deux bouts », témoigne Boualem Djebbar, président de l’ACTAQ. « On travaille à rabais. Nos salaires stagnent, mais nos dépenses augmentent. »
M. Djebbar donne l’exemple de la hausse du prix de l’essence, qui représente une dépense importante pour les exploitants de taxis.
De plus, l’achat d’une fourgonnette exige un gros investissement. Faire modifier le véhicule pour qu’il puisse recevoir des fauteuils roulants peut coûter entre 27 000 et 30 000 $, alors que le gouvernement du Québec n’offre qu’une subvention de 20 000 $, relate le président de l’ACTAQ.
À la STM, on assure tenir compte de l’augmentation du prix de l’essence et du coût de la vie. En avril, une prime kilométrique a été ajoutée pour tenir compte de la hausse du prix du carburant, indique Philippe Déry.
La société de transport a aussi proposé aux chauffeurs de rouvrir l’entente de trois ans qui les lie. « On a confiance qu’il pourrait y avoir une nouvelle entente mise en place pour l’automne, pour mettre en place des conditions plus avantageuses,
qui pourraient favoriser le recrutement », dit M. Déry.
La STM pourrait donc éventuellement recommencer à accepter les accompagnateurs dans le transport adapté, ajoute-t-il.
ISABELLE DUCAS
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