Les candidats anti-avortement n’ont pas leur place au Québec, selon François Legault
La présence d'un candidat pro-vie au Parti conservateur du Québec (PCQ) dérange à l'Assemblée nationale.
Ce n'est pas normal, a déclaré le premier ministre François Legault dans les corridors du parlement, mercredi. Il ne devrait pas y en avoir, a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il n'y en a pas et [qu']il n'y en aura pas à la CAQCoalition avenir Québec
aux élections générales qui se tiendront cet automne.
Endocrinologue et professeur affilié à l’Université McGill, le Dr Roy Eappen fait partie du « duo santé » présenté par le chef du PCQParti conservateur du Québec, Éric Duhaime, le 17 février dernier. Il sera candidat dans la circonscription montréalaise de Notre-Dame-de-Grâce.
Or, le débat enflammé sur le droit à l'avortement aux États-Unis, relancé par la fuite ayant révélé que la Cour suprême serait sur le point d'annuler l'arrêt Roe c. Wade, a donné l'occasion aux principaux partis politiques représentés
à l'Assemblée nationale de se prononcer sur le sujet, mercredi.
La cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade, par exemple, a déclaré en point de presse mercredi matin que le Québec n'était pas à l'abri de ce genre de débat et qu'il ne fallait faire aucun compromis par rapport aux droits des femmes.
Aussi, la présence dans les rangs conservateurs d'un candidat pro-vie est inacceptable, selon la cheffe de l'opposition officielle à Québec. On ne devrait pas accepter ça, a-t-elle estimé, ajoutant que le PLQParti libéral du Québec
n'aura aucun candidat qui va remettre en question le droit des femmes cet automne.
« Moi, je demanderais à l'ensemble des formations politiques d'avoir clairement des candidats qui ne sont pas contre l'avortement. »
— Une citation de Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du QuébecDans un point de presse similaire, Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire, a jugé lui aussi que ce qui se passe aux États-Unis était un rappel brutal que les droits des femmes ne sont jamais définitivement acquis.
Il s'est aussi montré inquiet qu'une motion bloquiste réitérant le libre choix de la femme de se faire avorter ou non ait été défaite aux Communes, faute du consentement unanime des députés, mardi.
Ça aussi, c'est un rappel que, même ici, au Canada, même ici, au Québec, il y a des gens qui veulent qu'on recule sur les droits des femmes, sur le droit des femmes à disposer de leur corps, a-t-il commenté. Moi, ça me fout la trouille.
Ça me fout la trouille, notamment comme nouveau papa d'une petite fille.
En ce qui concerne la candidature conservatrice du Dr Eappen, le député de Gouin a rappelé que sa collègue Manon Massé avait signé le 8 mars dernier, pour la Journée internationale des femmes, une lettre ouverte invitant tous les candidats aux prochaines élections à soutenir le droit des femmes de disposer de leur corps.
Selon lui, ce sera à [Éric Duhaime] de justifier pourquoi il présente au Québec, en 2022,
des gens qui ont comme conviction de faire reculer [ce droit].
Éric Duhaime se défendDe son côté, le chef Éric Duhaime se défend – en rappelant d'abord la position officiellement pro-choix du PCQParti conservateur du Québec. Cela dit, les gens ont le droit d'avoir des convictions personnelles, souligne-t-il.
« Les gens ont le droit d'avoir une liberté religieuse au Québec, et ce n'est pas à M. Legault, à Mme Anglade ou à M. Nadeau-Dubois de décider qui a le droit de se présenter et qui n'a pas le droit de se présenter. »
— Une citation de Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du QuébecSelon lui, il y a quelque chose de très antidémocratique dans les déclarations faites à la presse mercredi par les leaders de la CAQCoalition avenir Québec, du PLQParti libéral du Québec et de QSQuébec solidaire.
Ce sont trois "wokes" qui sont en train de faire la promotion de la culture de l'annulation, de la cancel culture, où l'on décide que juste ceux qui pensent comme nous ont le droit de se présenter, a déploré le chef conservateur en entrevue à Radio-Canada.
Pour moi, c'est un précédent dangereux, et j'espère qu'ils vont revenir sur les affirmations
qu'ils ont faites un peu plus tôt aujourd'hui, a-t-il ajouté.
La veille, les élus québécois avaient adopté à l'unanimité une motion déposée par la péquiste Méganne Perry Mélançon visant à réaffirmer le droit des femmes à disposer de leurs corps et rappeler qu'elles bénéficient du droit à l'avortement. La seule députée conservatrice du Parlement, Claire Samson, avait voté en sa faveur.
Ça aussi, c'est un rappel que, même ici, au Canada, même ici, au Québec, il y a des gens qui veulent qu'on recule sur les droits des femmes, sur le droit des femmes à disposer de leur corps, a-t-il commenté. Moi, ça me fout la trouille.
Ça me fout la trouille, notamment comme nouveau papa d'une petite fille.
En ce qui concerne la candidature conservatrice du Dr Eappen, le député de Gouin a rappelé que sa collègue Manon Massé avait signé le 8 mars dernier, pour la Journée internationale des femmes, une lettre ouverte invitant tous les candidats aux prochaines élections à soutenir le droit des femmes de disposer de leur corps.
Selon lui, ce sera à [Éric Duhaime] de justifier pourquoi il présente au Québec, en 2022,
des gens qui ont comme conviction de faire reculer [ce droit].
Éric Duhaime se défendDe son côté, le chef Éric Duhaime se défend – en rappelant d'abord la position officiellement pro-choix du PCQParti conservateur du Québec. Cela dit, les gens ont le droit d'avoir des convictions personnelles, souligne-t-il.
« Les gens ont le droit d'avoir une liberté religieuse au Québec, et ce n'est pas à M. Legault, à Mme Anglade ou à M. Nadeau-Dubois de décider qui a le droit de se présenter et qui n'a pas le droit de se présenter. »
— Une citation de Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du QuébecSelon lui, il y a quelque chose de très antidémocratique dans les déclarations faites à la presse mercredi par les leaders de la CAQCoalition avenir Québec, du PLQParti libéral du Québec et de QSQuébec solidaire.
Ce sont trois "wokes" qui sont en train de faire la promotion de la culture de l'annulation, de la cancel culture, où l'on décide que juste ceux qui pensent comme nous ont le droit de se présenter, a déploré le chef conservateur en entrevue à Radio-Canada.
Pour moi, c'est un précédent dangereux, et j'espère qu'ils vont revenir sur les affirmations
qu'ils ont faites un peu plus tôt aujourd'hui, a-t-il ajouté.
La veille, les élus québécois avaient adopté à l'unanimité une motion déposée par la péquiste Méganne Perry Mélançon visant à réaffirmer le droit des femmes à disposer de leurs corps et rappeler qu'elles bénéficient du droit à l'avortement. La seule députée conservatrice du Parlement, Claire Samson, avait voté en sa faveur.
Jérôme Labbé
radio-canada
Les candidats anti-avortement n’ont pas leur place au Québec, selon François Legault | Radio-Canada.ca
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