Les délégués votent pour encadrer les transitions de genre des mineurs
(Québec) Les délégués conservateurs se sont prononcés à 69,2 % en faveur d’une résolution visant à interdire les transitions de genre des mineurs lors de la séance plénière sur les politiques au dernier jour de leur congrès national, samedi, à Québec.
Selon les militants, un gouvernement conservateur devrait interdire « les interventions médicales ou chirurgicales qui altèrent la vie » pour les personnes mineures qui souhaitent faire la transition de genre.
Au micro en faveur, un militant a plaidé qu’une chirurgie de transition de genre est une importante décision qui nécessite « une réflexion approfondie » et « un consentement bien éclairé », ce dont seraient incapables les enfants.
Une déléguée qui a indiqué être médecin a lancé qu’un vote pour « est un vote contre ce pour quoi vous dites être en faveur et représente de la pure hypocrisie », cette politique allant « à l’encontre des valeurs de notre parti qui prône la liberté et l’autonomie corporelle ».
Dans une déclaration écrite, un porte-parole du Parti libéral du Canada, Matteo Rossi, a jugé que cette résolution est « encore un exemple de la tentative des conservateurs de Pierre Poilievre d’importer au Canada des politiques d’extrême droite à l’américaine ».
Cette rhétorique est similaire à celle défendue aux États-Unis – notamment en Floride, où le gouverneur Ron DeSantis a entériné une loi interdisant les soins de transition pour les jeunes transgenres.
Selon de nombreux professionnels de la santé, parents et défenseurs des jeunes LGBTQ+,
la mesure les expose à un risque accru de suicide et de dépression.
L’autre résolution qui visait les transgenres a reçu l’appui de 86,6 % des conservateurs. Elle visait à restreindre l’accès aux toilettes, vestiaires, refuges et prisons pour femmes aux personnes « de sexe féminin » au nom de la « sécurité, la dignité et l’intimité ».
Une adolescente est venue raconter qu’elle s’est souvent cachée dans les toilettes pour fuir des hommes qui la suivaient. « Et là, on veut ouvrir la porte et dire : “après vous”. Votez oui pour protéger vos filles, vos femmes et vos nièces », a-t-elle dit avant d’être ovationnée.
Vaccins, wokisme et cieLes deux résolutions sur les vaccins ont passé, respectivement avec 66,3 % et 68,1 % d’appui. La première exige que les professionnels de la santé divulguent « une analyse non censurée » de leurs « risques et […] avantages ». La seconde affirme que les Canadiens ont « la liberté et le droit de refuser les vaccins pour des raisons morales, religieuses, médicales ou autres ».
Ces résolutions étaient perçues comme des « dog whistle », un terme politique qui réfère au sifflet qui émet des ultrasons que seuls les chiens peuvent entendre et qui définit des messages codés transmis à des groupes ciblés, mais qui paraissent anodins pour le grand public.
Les conservateurs ont également adopté à 94,6 % une résolution appelant à mettre fin à la discrimination positive dans le financement des chaires de recherche. Il faut « sortir l’idéologie woke de la politique », a affirmé au micro un militant issu de la diversité.
La résolution visant à interdire les ateliers sur l’inclusion, la diversité et l’équité qu’ils considèrent comme un « endoctrinement idéologique » a reçu 81,5 % d’appui. Un délégué noir s’était opposé à la résolution, estimant que ceux qui ne veulent pas adopter
les valeurs d’une organisation peuvent travailler ailleurs.
Fait notable : plusieurs élus du Québec et un délégué sont venus à répétition signaler aux membres
les très nombreuses fautes dans la traduction des résolutions.
Une résolution fiscale proposant d’allouer tout excédent budgétaire au remboursement de la dette a reçu 91,4 % d’appui.
Les conservateurs veulent à 83,7 % qu’un gouvernement conservateur appuie « l’utilisation continue »
du pétrole et du gaz, soit la priorité régionale de l’Alberta.
Ils ont du même souffle dit « oui » à 73,3 % à clarifier leur politique environnementale et à retirer l’idée que « le gouvernement a la responsabilité d’assurer l’équilibre entre les valeurs parfois contradictoires que sont la protection de l’environnement et la création d’emplois ».
Les délégués souhaitent à 78,2 % éliminer la TPS sur les produits de maternité, à 95,2 % renverser la Loi sur les nouvelles en ligne qu’ils perçoivent comme une atteinte à la liberté d’expression, à 79,7 % que leur parti adopte une politique étrangère « ferme » à l’égard de la Chine.
Une résolution affirmant qu’Ottawa est favorable à la construction de trains à grande vitesse a été adoptée, mais seulement avec 69,2 % des votes. Un délégué qui s’opposait a expliqué que les trains de marchandises ne peuvent pas attendre le passage d’un TGV. Les délégués de l’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve se sont même majoritairement prononcés contre.
Pour le stratège conservateur et ancien conseiller dans le gouvernement Harper, Rodolphe Husny, il est « normal » que des résolutions à caractère social fassent sourciller, comme c’est souvent le cas dans d’autres partis.
« D’un autre côté, le chef [conservateur, Pierre Poilievre] a été très clair [qu’]il a les coudées franches pour faire la plateforme électorale qu’il le veut. Et il pourra proposer ce qu’il veut. Il pourra ignorer également ce qu’il ne lui plaît pas », a noté M. Husny.
Au total, les délégués conservateurs se sont prononcés sur 30 résolutions samedi. Une trentaine d’autres résolutions ont été débattues et votées à huis clos la veille de sorte à garder celles qui sont les plus populaires, pourvu qu’elles obtiennent une majorité.
Le Parti conservateur du Canada n’avait toujours pas fourni à La Presse Canadienne les résultats de ces votes au moment de publier et il n’est pas clair s’il entend les rendre publics.
Les résolutions qui ont disparu du cahier de propositions politiques comprennent le retrait du financement fédéral aux universités canadiennes qui « ne protègent pas la liberté d’expression » et de cesser le financement gouvernemental des médias,
notamment via des programmes et des crédits d’impôt.
On ignore aussi le sort qui a été réservé à la proposition sur la taxe carbone précisant que les provinces devraient être « libres d’adopter leurs propres politiques en matière de changement climatique, sans ingérence fédérale ou incitatifs fédéraux » et à la priorité de leurs collègues du Québec d’abolir l’impôt sur les revenus de travail pour les personnes de 65 ans et plus.
Quant à la résolution proposant de couper le financement public de Radio-Canada et pas seulement de CBC, La Presse Canadienne a confirmé de plusieurs sources qu’elle a été vigoureusement battue derrière des portes closes et que le chef a fait savoir par son entourage qu’il s’y opposait personnellement.
Selon les militants, un gouvernement conservateur devrait interdire « les interventions médicales ou chirurgicales qui altèrent la vie » pour les personnes mineures qui souhaitent faire la transition de genre.
Au micro en faveur, un militant a plaidé qu’une chirurgie de transition de genre est une importante décision qui nécessite « une réflexion approfondie » et « un consentement bien éclairé », ce dont seraient incapables les enfants.
Une déléguée qui a indiqué être médecin a lancé qu’un vote pour « est un vote contre ce pour quoi vous dites être en faveur et représente de la pure hypocrisie », cette politique allant « à l’encontre des valeurs de notre parti qui prône la liberté et l’autonomie corporelle ».
Dans une déclaration écrite, un porte-parole du Parti libéral du Canada, Matteo Rossi, a jugé que cette résolution est « encore un exemple de la tentative des conservateurs de Pierre Poilievre d’importer au Canada des politiques d’extrême droite à l’américaine ».
Cette rhétorique est similaire à celle défendue aux États-Unis – notamment en Floride, où le gouverneur Ron DeSantis a entériné une loi interdisant les soins de transition pour les jeunes transgenres.
Selon de nombreux professionnels de la santé, parents et défenseurs des jeunes LGBTQ+,
la mesure les expose à un risque accru de suicide et de dépression.
L’autre résolution qui visait les transgenres a reçu l’appui de 86,6 % des conservateurs. Elle visait à restreindre l’accès aux toilettes, vestiaires, refuges et prisons pour femmes aux personnes « de sexe féminin » au nom de la « sécurité, la dignité et l’intimité ».
Une adolescente est venue raconter qu’elle s’est souvent cachée dans les toilettes pour fuir des hommes qui la suivaient. « Et là, on veut ouvrir la porte et dire : “après vous”. Votez oui pour protéger vos filles, vos femmes et vos nièces », a-t-elle dit avant d’être ovationnée.
Vaccins, wokisme et cieLes deux résolutions sur les vaccins ont passé, respectivement avec 66,3 % et 68,1 % d’appui. La première exige que les professionnels de la santé divulguent « une analyse non censurée » de leurs « risques et […] avantages ». La seconde affirme que les Canadiens ont « la liberté et le droit de refuser les vaccins pour des raisons morales, religieuses, médicales ou autres ».
Ces résolutions étaient perçues comme des « dog whistle », un terme politique qui réfère au sifflet qui émet des ultrasons que seuls les chiens peuvent entendre et qui définit des messages codés transmis à des groupes ciblés, mais qui paraissent anodins pour le grand public.
Les conservateurs ont également adopté à 94,6 % une résolution appelant à mettre fin à la discrimination positive dans le financement des chaires de recherche. Il faut « sortir l’idéologie woke de la politique », a affirmé au micro un militant issu de la diversité.
La résolution visant à interdire les ateliers sur l’inclusion, la diversité et l’équité qu’ils considèrent comme un « endoctrinement idéologique » a reçu 81,5 % d’appui. Un délégué noir s’était opposé à la résolution, estimant que ceux qui ne veulent pas adopter
les valeurs d’une organisation peuvent travailler ailleurs.
Fait notable : plusieurs élus du Québec et un délégué sont venus à répétition signaler aux membres
les très nombreuses fautes dans la traduction des résolutions.
Une résolution fiscale proposant d’allouer tout excédent budgétaire au remboursement de la dette a reçu 91,4 % d’appui.
Les conservateurs veulent à 83,7 % qu’un gouvernement conservateur appuie « l’utilisation continue »
du pétrole et du gaz, soit la priorité régionale de l’Alberta.
Ils ont du même souffle dit « oui » à 73,3 % à clarifier leur politique environnementale et à retirer l’idée que « le gouvernement a la responsabilité d’assurer l’équilibre entre les valeurs parfois contradictoires que sont la protection de l’environnement et la création d’emplois ».
Les délégués souhaitent à 78,2 % éliminer la TPS sur les produits de maternité, à 95,2 % renverser la Loi sur les nouvelles en ligne qu’ils perçoivent comme une atteinte à la liberté d’expression, à 79,7 % que leur parti adopte une politique étrangère « ferme » à l’égard de la Chine.
Une résolution affirmant qu’Ottawa est favorable à la construction de trains à grande vitesse a été adoptée, mais seulement avec 69,2 % des votes. Un délégué qui s’opposait a expliqué que les trains de marchandises ne peuvent pas attendre le passage d’un TGV. Les délégués de l’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve se sont même majoritairement prononcés contre.
Pour le stratège conservateur et ancien conseiller dans le gouvernement Harper, Rodolphe Husny, il est « normal » que des résolutions à caractère social fassent sourciller, comme c’est souvent le cas dans d’autres partis.
« D’un autre côté, le chef [conservateur, Pierre Poilievre] a été très clair [qu’]il a les coudées franches pour faire la plateforme électorale qu’il le veut. Et il pourra proposer ce qu’il veut. Il pourra ignorer également ce qu’il ne lui plaît pas », a noté M. Husny.
Au total, les délégués conservateurs se sont prononcés sur 30 résolutions samedi. Une trentaine d’autres résolutions ont été débattues et votées à huis clos la veille de sorte à garder celles qui sont les plus populaires, pourvu qu’elles obtiennent une majorité.
Le Parti conservateur du Canada n’avait toujours pas fourni à La Presse Canadienne les résultats de ces votes au moment de publier et il n’est pas clair s’il entend les rendre publics.
Les résolutions qui ont disparu du cahier de propositions politiques comprennent le retrait du financement fédéral aux universités canadiennes qui « ne protègent pas la liberté d’expression » et de cesser le financement gouvernemental des médias,
notamment via des programmes et des crédits d’impôt.
On ignore aussi le sort qui a été réservé à la proposition sur la taxe carbone précisant que les provinces devraient être « libres d’adopter leurs propres politiques en matière de changement climatique, sans ingérence fédérale ou incitatifs fédéraux » et à la priorité de leurs collègues du Québec d’abolir l’impôt sur les revenus de travail pour les personnes de 65 ans et plus.
Quant à la résolution proposant de couper le financement public de Radio-Canada et pas seulement de CBC, La Presse Canadienne a confirmé de plusieurs sources qu’elle a été vigoureusement battue derrière des portes closes et que le chef a fait savoir par son entourage qu’il s’y opposait personnellement.