Qu’est-ce que l’Église ?
Comme beaucoup de gens en Afrique, j’ai grandi en allant à l’Église. Ce sont d’ailleurs les premiers souvenirs que j’ai de mon enfance : on m’aidait à revêtir mes plus beaux habits du dimanche et l’on me conduisait dans la voiture familiale pour aller à l’Église avec mes parents, mes frères et mes sœurs. Je me souviens des années où je fréquentais l’école du dimanche, et découvrais les histoires fascinantes de Samson et Délila, David et Goliath, Daniel dans la fosse aux lions, Moïse et Pharaon, etc. Je me souviens des récits sur Jésus qui ont touché mon cœur alors que j’étais encore un jeune garçon non converti.
Je me rappelle aussi l’éloquence du pasteur. Ce qui ressort de mes souvenirs d’enfance, c’est la façon dont les femmes de l’Église se mettaient à chanter à l’unisson vers la moitié du sermon du dimanche, ce qui permettait au pasteur de faire une pause pour boire un peu d’eau. J’attendais toujours ce moment revigorant au milieu de la prédication. Ce temps à l’Église était le point culminant de ma semaine, et ce chant au milieu du sermon constituait le grand crescendo de cet apogée.
Ce contexte a défini ce que l’Église représentait pour moi. C’était un lieu, un bâtiment. C’était là qu’on se rendait dans nos plus beaux vêtements pour rencontrer des gens pareillement bien vêtus et écouter de merveilleuses histoires bibliques. Le plus souvent, ces histoires se terminaient par une application morale sur la façon dont on devait vivre d’une manière qui plaise à Dieu. Elles nous aidaient aussi à devenir des personnes plus aimantes à l’égard de notre entourage.
Ce n’est que de nombreuses années plus tard que j’ai enfin compris qu’une Église n’est pas un bâtiment. Ce n’est même pas un lieu. C’est un groupe de personnes qui se rassemblent dans le but d’adorer Jésus-Christ et d’accomplir la mission qu’il leur a confiée. En ce sens, elle est différente d’une banque ou d’un magasin. Ce changement de compréhension s’est produit lorsque je suis devenu un vrai chrétien par la régénération et la conversion. Plus j’étudiais la Bible, plus je comprenais que l’Église n’était pas l’édifice où l’on se rend le dimanche, mais plutôt le groupe de personnes engagées dans les activités qui se déroulent dans ce lieu. L’Église, ce sont les gens qui s’y rencontrent. Je peux même aller plus loin et dire que l’Église ne désigne même pas tous ceux qui s’y réunissent, mais uniquement les individus qui ont fait l’expérience de la conversion à Christ et se sont associés pour vivre ensemble en tant que famille sous la loi de Christ. C’est cela l’Église,
et le concept était nouveau pour moi.
Une Église n’est pas un bâtiment. Ce n’est même pas un lieu. C’est un groupe de personnes qui se rassemblent dans le but d’adorer Jésus-Christ et d’accomplir la mission qu’il leur a confiée.
Ekklesia et le corps de ChristAu cours des quarante ans de ma vie chrétienne, je me suis rendu compte que ma mauvaise conception de l’Église était, en réalité, la compréhension la plus répandue autour de moi. La première image utilisée dans la Bible pour le mot « Église » est mieux rendue par le mot grec ekklesia, qui signifie « les appelés ». Peut-être l’expression la plus proche en français serait-elle le mot « assemblée », qui fait référence aux personnes appelées de partout et rassemblées en un seul lieu. Parfois, ce mot a été employé pour désigner d’autres assemblées qui n’étaient pas l’Église. C’est ce que nous voyons dans Actes 19.32,39,40c :
Les uns criaient d’une manière, les autres d’une autre, car le désordre régnait dans l’assemblée, et la plupart ne savaient pas pourquoi ils s’étaient réunis […] Et si vous avez en vue d’autres objets, ils se régleront dans une assemblée légale
[…] Après ces paroles, il congédia l’assemblée.
L’Église du Nouveau Testament avait choisi d’utiliser ce mot grec traduit ici par « assemblée » pour désigner ses propres rassemblements.
Dans les Évangiles, ce mot grec n’est employé qu’à trois reprises. Une fois quand Jésus dit : « Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur ce roc je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle » (Mt 16.18). Deux fois quand Jésus dit : « S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église ; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain » (Mt 18.17). Dans les deux cas, ce sont les paroles de Jésus. Dans le reste du Nouveau Testament, le terme ekklesia est mentionné plus de 110 fois. L’utilisation du mot souligne que l’Église n’est pas un édifice, mais un peuple. Elle signale également que ces personnes sont séparées, par le salut, des autres personnes. Elles sont « appelées » du milieu de la population. Ainsi, les croyants sont appelés à vivre des vies séparées de ce que la Bible appelle « le monde ». Enfin, ce mot souligne que le peuple de Dieu est appelé à former un ensemble. C’est une assemblée. Le sentiment d’unité apparait de manière évidente dans la description suivante de l’Église des tout premiers jours :
Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun. Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés (Ac 2.44-47).
La deuxième image biblique pour l’Église est celle du « corps de Christ ». Nous le voyons particulièrement dans les écrits de l’apôtre Paul. Il déclare ceci aux Romains : « Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n’ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres. Puisque nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée, que celui qui a le don de prophétie l’exerce en proportion de la foi » (Ro 12.4-6). Aux Éphésiens, Paul écrit : « Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ » (Ép 4.11,12). Cela fait référence à la relation de l’Église avec Jésus-Christ. Jésus est la tête du corps (Ép 5.23 ; Col 1.18). Nous sommes unis à lui lorsque le Saint-Esprit nous régénère et nous baptise dans son corps (1 Co 12.12,13). Tout comme la tête humaine contrôle ce que fait le corps, de même Jésus, par son Esprit et sa Parole, détermine ce que fait l’Église. Ce concept du corps de Christ souligne également la variété des dons accordés aux chrétiens, comme nous l’avons noté dans les passages précités, tirés des épîtres aux Romains et aux Éphésiens. Nous sommes comme les yeux, les oreilles, la bouche, le nez, les bras et les jambes du corps humain. Chacun remplit une fonction distincte dans le corps. Enfin, ce concept du corps illustre la nécessité pour les chrétiens au sein de l’Église de prendre réciproquement soin des uns et des autres. En tant que chrétiens, nous sommes membres du corps de Christ tout comme le corps humain est composé de divers organes. Chaque organe fonctionne pour le bien du corps. « Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui » (1 Co 12.26).
Je me rappelle aussi l’éloquence du pasteur. Ce qui ressort de mes souvenirs d’enfance, c’est la façon dont les femmes de l’Église se mettaient à chanter à l’unisson vers la moitié du sermon du dimanche, ce qui permettait au pasteur de faire une pause pour boire un peu d’eau. J’attendais toujours ce moment revigorant au milieu de la prédication. Ce temps à l’Église était le point culminant de ma semaine, et ce chant au milieu du sermon constituait le grand crescendo de cet apogée.
Ce contexte a défini ce que l’Église représentait pour moi. C’était un lieu, un bâtiment. C’était là qu’on se rendait dans nos plus beaux vêtements pour rencontrer des gens pareillement bien vêtus et écouter de merveilleuses histoires bibliques. Le plus souvent, ces histoires se terminaient par une application morale sur la façon dont on devait vivre d’une manière qui plaise à Dieu. Elles nous aidaient aussi à devenir des personnes plus aimantes à l’égard de notre entourage.
Ce n’est que de nombreuses années plus tard que j’ai enfin compris qu’une Église n’est pas un bâtiment. Ce n’est même pas un lieu. C’est un groupe de personnes qui se rassemblent dans le but d’adorer Jésus-Christ et d’accomplir la mission qu’il leur a confiée. En ce sens, elle est différente d’une banque ou d’un magasin. Ce changement de compréhension s’est produit lorsque je suis devenu un vrai chrétien par la régénération et la conversion. Plus j’étudiais la Bible, plus je comprenais que l’Église n’était pas l’édifice où l’on se rend le dimanche, mais plutôt le groupe de personnes engagées dans les activités qui se déroulent dans ce lieu. L’Église, ce sont les gens qui s’y rencontrent. Je peux même aller plus loin et dire que l’Église ne désigne même pas tous ceux qui s’y réunissent, mais uniquement les individus qui ont fait l’expérience de la conversion à Christ et se sont associés pour vivre ensemble en tant que famille sous la loi de Christ. C’est cela l’Église,
et le concept était nouveau pour moi.
Une Église n’est pas un bâtiment. Ce n’est même pas un lieu. C’est un groupe de personnes qui se rassemblent dans le but d’adorer Jésus-Christ et d’accomplir la mission qu’il leur a confiée.
Ekklesia et le corps de ChristAu cours des quarante ans de ma vie chrétienne, je me suis rendu compte que ma mauvaise conception de l’Église était, en réalité, la compréhension la plus répandue autour de moi. La première image utilisée dans la Bible pour le mot « Église » est mieux rendue par le mot grec ekklesia, qui signifie « les appelés ». Peut-être l’expression la plus proche en français serait-elle le mot « assemblée », qui fait référence aux personnes appelées de partout et rassemblées en un seul lieu. Parfois, ce mot a été employé pour désigner d’autres assemblées qui n’étaient pas l’Église. C’est ce que nous voyons dans Actes 19.32,39,40c :
Les uns criaient d’une manière, les autres d’une autre, car le désordre régnait dans l’assemblée, et la plupart ne savaient pas pourquoi ils s’étaient réunis […] Et si vous avez en vue d’autres objets, ils se régleront dans une assemblée légale
[…] Après ces paroles, il congédia l’assemblée.
L’Église du Nouveau Testament avait choisi d’utiliser ce mot grec traduit ici par « assemblée » pour désigner ses propres rassemblements.
Dans les Évangiles, ce mot grec n’est employé qu’à trois reprises. Une fois quand Jésus dit : « Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur ce roc je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle » (Mt 16.18). Deux fois quand Jésus dit : « S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église ; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain » (Mt 18.17). Dans les deux cas, ce sont les paroles de Jésus. Dans le reste du Nouveau Testament, le terme ekklesia est mentionné plus de 110 fois. L’utilisation du mot souligne que l’Église n’est pas un édifice, mais un peuple. Elle signale également que ces personnes sont séparées, par le salut, des autres personnes. Elles sont « appelées » du milieu de la population. Ainsi, les croyants sont appelés à vivre des vies séparées de ce que la Bible appelle « le monde ». Enfin, ce mot souligne que le peuple de Dieu est appelé à former un ensemble. C’est une assemblée. Le sentiment d’unité apparait de manière évidente dans la description suivante de l’Église des tout premiers jours :
Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun. Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés (Ac 2.44-47).
La deuxième image biblique pour l’Église est celle du « corps de Christ ». Nous le voyons particulièrement dans les écrits de l’apôtre Paul. Il déclare ceci aux Romains : « Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n’ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres. Puisque nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée, que celui qui a le don de prophétie l’exerce en proportion de la foi » (Ro 12.4-6). Aux Éphésiens, Paul écrit : « Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ » (Ép 4.11,12). Cela fait référence à la relation de l’Église avec Jésus-Christ. Jésus est la tête du corps (Ép 5.23 ; Col 1.18). Nous sommes unis à lui lorsque le Saint-Esprit nous régénère et nous baptise dans son corps (1 Co 12.12,13). Tout comme la tête humaine contrôle ce que fait le corps, de même Jésus, par son Esprit et sa Parole, détermine ce que fait l’Église. Ce concept du corps de Christ souligne également la variété des dons accordés aux chrétiens, comme nous l’avons noté dans les passages précités, tirés des épîtres aux Romains et aux Éphésiens. Nous sommes comme les yeux, les oreilles, la bouche, le nez, les bras et les jambes du corps humain. Chacun remplit une fonction distincte dans le corps. Enfin, ce concept du corps illustre la nécessité pour les chrétiens au sein de l’Église de prendre réciproquement soin des uns et des autres. En tant que chrétiens, nous sommes membres du corps de Christ tout comme le corps humain est composé de divers organes. Chaque organe fonctionne pour le bien du corps. « Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui » (1 Co 12.26).