L’Ontario interdit les centres de consommation supervisée près des écoles
L'Ontario interdit les centres de consommation et de traitement situés à moins de 200 mètres des écoles et des garderies, ce qui entraîne la fermeture de 10 établissements. L’annonce a été faite mardi par la ministre de la Santé, Sylvia Jones, à l'occasion de la 125e édition de la conférence de l'Association des municipalités de l'Ontario (AMO) à Ottawa.
Les collectivités, les parents et les familles à l’échelle de l’Ontario ont clairement indiqué que la présence de sites de consommation à proximité des écoles et des garderies entraînait de graves problèmes sur le plan de la sécurité, soutient la ministre de la Santé de l'Ontario.
Pour elle, il faut protéger la sécurité publique et celle des élèves en particulier, tout en aidant les personnes en situation de dépendance à obtenir le traitement nécessaire.
Cette nouvelle réglementation force la fermeture de 10 centres à Ottawa, Guelph, Hamilton, Thunder Bay, Kitchener et Toronto au plus tard au mois de mars prochain. Parmi les emplacements concernés, il y a le site d'injection supervisée du Centre de santé communautaire Somerset Ouest à Ottawa.
La mesure intervient à la suite de deux examens des centres que le gouvernement a ordonnés après la mort d'une femme de Toronto, atteinte par une balle perdue lors d'une fusillade à proximité de l'un de ces centres.
Karolina Huebner-Makurat se promenait dans son quartier de Leslieville, dans le sud-est de Toronto, peu après midi le 7 juillet 2023, lorsqu'elle a été touchée par une balle alors qu'une bagarre éclatait entre trois trafiquants de drogue présumés.
Une décision meurtrièreLe professeur en criminologie à l’Université d’Ottawa, Justin Piché, pense que cette nouvelle mesure ne fera qu'aggraver la situation sur le terrain pour les personnes en situation de dépendance.
Dans un contexte de crise de toxicité, les décès liés à l'utilisation de drogues augmenteront. Je pense qu'on ne peut pas offrir des traitements à des personnes qui sont mortes, explique-t-il.
Si la province donne suite à cette décision meurtrière, oui, c'est une décision meurtrière, à courte vue et ferme des sites de consommation supervisée, nous aurons tous, comme Ontariens, du sang sur nos mains.
Une citation deJustin Piché, professeur en criminologie à l’Université d’OttawaMême son de cloche du côté de l'Association des infirmières et infirmiers autorisés de l'Ontario qui parle d'une condamnation à mort pour les consommateurs de substances.
Il s'agit d'une politique malavisée qui n'apportera rien d'autre que davantage de décès et de problèmes de santé à une population vulnérable, très vulnérable, soutient la directrice générale, Doris Grinspun. Elle ajoute qu'il fallait plutôt déplacer les centres plutôt que de fermer car, selon elle, la nouvelle mesure obligera certains consommateurs à le faire dans la rue.
Pour la conseillère municipale du quartier Somerset à Ottawa, Ariel Troster, la réduction des risques permet aux gens de rester en vie.
Les gens trouvent des gens qui fument ou consomment de la drogue devant leur école, devant leur maison. Rien de tout cela n'est bon. Mais la façon de s'attaquer à ces problèmes n'est pas de supprimer les services qui empêchent les gens de mourir, fait-elle valoir. Elle ajoute qu’il faut augmenter l'aide et veiller à ce que les gens aient un endroit où aller.
Des investissements pour plus ressourcesParallèlement à cette interdiction, le gouvernement provincial annonce également un investissement de 378 millions de dollars dans 19 nouveaux centres d’aide aux sans-abri et de lutte contre les dépendances.
Continuer à permettre aux gens de consommer de la drogue n'est pas une voie vers le traitement, affirme la ministre de la Santé, Sylvia Jones, qui précise que ce plan permettrait à un plus grand nombre de personnes de choisir le traitement approprié à sa situation.
Plutôt que de proposer de la consommation supervisée de drogues, les nouveaux centres d’aide proposeront d'autres formes de soutien comme des logements supervisés, une aide à l'emploi et des soins aux toxicomanes.
Les sites de consommation concernés par l'interdiction de 200 mètres ont jusqu'à octobre 2024 pour demander à devenir un centre d’aide aux sans-abri et de lutte contre les dépendances.
Nous avons besoin d'une augmentation massive des logements supervisés. Nous avons besoin d'une augmentation massive des soins de santé et des services d'aide aux toxicomanes. Je suis d'accord sur tous ces points, mais comme je l'ai dit, il faut que ce soit à la fois l'un et l'autre, et non l'un ou l'autre, insiste Ariel Troster en entrevue mardi.
De son côté, le maire d'Ottawa, Mark Sutcliffe, dit être encouragé par la perspective d'un nouveau financement pour le traitement et le logement supervisé tout en appelant à des solutions de recours pour les centres qui vont être fermés.
Nous devons veiller à ce que les personnes vulnérables qui accèdent aux services par l'intermédiaire des sites de consommation supervisée continuent de bénéficier d'un soutien et à ce que la perte de services n'entraîne pas de nouvelles pressions sur le système, suggère-t-il dans une déclaration écrite mardi.
Le gouvernement Ford a introduit le modèle de services de consommation et de traitement en 2018, affirmant qu'il se concentrerait sur la mise en relation des personnes avec un traitement, plutôt que sur le modèle précédent de consommation supervisée.
Avec les informations de Félix Pilon, Arthur White-Crummey de CBC News, et de la Presse canadienne
Les collectivités, les parents et les familles à l’échelle de l’Ontario ont clairement indiqué que la présence de sites de consommation à proximité des écoles et des garderies entraînait de graves problèmes sur le plan de la sécurité, soutient la ministre de la Santé de l'Ontario.
Pour elle, il faut protéger la sécurité publique et celle des élèves en particulier, tout en aidant les personnes en situation de dépendance à obtenir le traitement nécessaire.
Cette nouvelle réglementation force la fermeture de 10 centres à Ottawa, Guelph, Hamilton, Thunder Bay, Kitchener et Toronto au plus tard au mois de mars prochain. Parmi les emplacements concernés, il y a le site d'injection supervisée du Centre de santé communautaire Somerset Ouest à Ottawa.
La mesure intervient à la suite de deux examens des centres que le gouvernement a ordonnés après la mort d'une femme de Toronto, atteinte par une balle perdue lors d'une fusillade à proximité de l'un de ces centres.
Karolina Huebner-Makurat se promenait dans son quartier de Leslieville, dans le sud-est de Toronto, peu après midi le 7 juillet 2023, lorsqu'elle a été touchée par une balle alors qu'une bagarre éclatait entre trois trafiquants de drogue présumés.
Une décision meurtrièreLe professeur en criminologie à l’Université d’Ottawa, Justin Piché, pense que cette nouvelle mesure ne fera qu'aggraver la situation sur le terrain pour les personnes en situation de dépendance.
Dans un contexte de crise de toxicité, les décès liés à l'utilisation de drogues augmenteront. Je pense qu'on ne peut pas offrir des traitements à des personnes qui sont mortes, explique-t-il.
Si la province donne suite à cette décision meurtrière, oui, c'est une décision meurtrière, à courte vue et ferme des sites de consommation supervisée, nous aurons tous, comme Ontariens, du sang sur nos mains.
Une citation deJustin Piché, professeur en criminologie à l’Université d’OttawaMême son de cloche du côté de l'Association des infirmières et infirmiers autorisés de l'Ontario qui parle d'une condamnation à mort pour les consommateurs de substances.
Il s'agit d'une politique malavisée qui n'apportera rien d'autre que davantage de décès et de problèmes de santé à une population vulnérable, très vulnérable, soutient la directrice générale, Doris Grinspun. Elle ajoute qu'il fallait plutôt déplacer les centres plutôt que de fermer car, selon elle, la nouvelle mesure obligera certains consommateurs à le faire dans la rue.
Pour la conseillère municipale du quartier Somerset à Ottawa, Ariel Troster, la réduction des risques permet aux gens de rester en vie.
Les gens trouvent des gens qui fument ou consomment de la drogue devant leur école, devant leur maison. Rien de tout cela n'est bon. Mais la façon de s'attaquer à ces problèmes n'est pas de supprimer les services qui empêchent les gens de mourir, fait-elle valoir. Elle ajoute qu’il faut augmenter l'aide et veiller à ce que les gens aient un endroit où aller.
Des investissements pour plus ressourcesParallèlement à cette interdiction, le gouvernement provincial annonce également un investissement de 378 millions de dollars dans 19 nouveaux centres d’aide aux sans-abri et de lutte contre les dépendances.
Continuer à permettre aux gens de consommer de la drogue n'est pas une voie vers le traitement, affirme la ministre de la Santé, Sylvia Jones, qui précise que ce plan permettrait à un plus grand nombre de personnes de choisir le traitement approprié à sa situation.
Plutôt que de proposer de la consommation supervisée de drogues, les nouveaux centres d’aide proposeront d'autres formes de soutien comme des logements supervisés, une aide à l'emploi et des soins aux toxicomanes.
Les sites de consommation concernés par l'interdiction de 200 mètres ont jusqu'à octobre 2024 pour demander à devenir un centre d’aide aux sans-abri et de lutte contre les dépendances.
Nous avons besoin d'une augmentation massive des logements supervisés. Nous avons besoin d'une augmentation massive des soins de santé et des services d'aide aux toxicomanes. Je suis d'accord sur tous ces points, mais comme je l'ai dit, il faut que ce soit à la fois l'un et l'autre, et non l'un ou l'autre, insiste Ariel Troster en entrevue mardi.
De son côté, le maire d'Ottawa, Mark Sutcliffe, dit être encouragé par la perspective d'un nouveau financement pour le traitement et le logement supervisé tout en appelant à des solutions de recours pour les centres qui vont être fermés.
Nous devons veiller à ce que les personnes vulnérables qui accèdent aux services par l'intermédiaire des sites de consommation supervisée continuent de bénéficier d'un soutien et à ce que la perte de services n'entraîne pas de nouvelles pressions sur le système, suggère-t-il dans une déclaration écrite mardi.
Le gouvernement Ford a introduit le modèle de services de consommation et de traitement en 2018, affirmant qu'il se concentrerait sur la mise en relation des personnes avec un traitement, plutôt que sur le modèle précédent de consommation supervisée.
Avec les informations de Félix Pilon, Arthur White-Crummey de CBC News, et de la Presse canadienne