Des professionnels de la santé veulent faire élargir l’accès aux champignons magiques
VANCOUVER — Une soixantaine de professionnels de la santé du pays ont l’intention de poursuivre leur lutte devant les tribunaux afin de pouvoir utiliser des champignons magiques à des fins médicales dans leur pratique, même si un jugement rendu plus tôt cette semaine ne leur a pas donné raison.
Megan McLaren, qui travaille comme conseillère clinicienne autorisée en Colombie-Britannique, fait partie de ces professionnels qui ont déposé une requête devant la Cour fédérale afin d’obtenir une exemption à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances.
Cette exemption leur permettrait de prendre eux-mêmes des champignons magiques dans le cadre d’une «formation expérientielle», avant de pouvoir les proposer dans des traitements offerts aux patients.
Après avoir utilisé des champignons magiques lors d’une thérapie de groupe pour traverser son deuil à la suite du décès de sa mère, en 2021, Mme McLaren est convaincue que plus de gens devraient avoir accès à cet outil.
«En ce moment, il y a des gens au Canada qui peuvent avoir recours à l’aide médicale à mourir, mais qui ne peuvent même pas prendre des champignons», déplore-t-elle en entrevue avec La Presse Canadienne.
«C’est un peu rétrograde de permettre à des gens de mettre fin à leurs jours, mais de ne pas leur donner la chance de prolonger leur vie ou, au moins, de mourir avec moins d’anxiété.»
Mme McLaren et un groupe de 60 autres professionnels de la santé ont donc demandé à la Cour fédérale d’annuler une ancienne décision qui leur refuse l’accès à l’autorisation dont ils ont besoin pour faire avancer leur projet.
Cependant, une demande presque identique qu’avaient déposée près de 100 autres professionnels de la santé en 2022 a été rejetée lundi par un juge de la Cour fédérale, qui a maintenu le jugement précédent du tribunal.
Dans sa décision, le juge a soutenu qu’«il n’y a pas suffisamment de preuves pour démontrer la nécessité ou le bénéfice d’une formation expérientielle avec la psilocybine».
«Les preuves n’établissent pas que la psychothérapie assistée par la psilocybine par un praticien formé par l’expérience est plus sûre et plus efficace», a-t-il écrit, notant au passage que sa décision n’empêche pas les patients d’accéder à la psilocybine sous leur propre exemption ou d’accéder à la psychothérapie assistée par la psilocybine.
Appel si nécessaire
Nicholas Pope, qui est avocat spécialisé en droits de la personne à Ottawa, assure qu’il portera ce dossier en appel jusqu’à la Cour suprême du Canada s’il le faut.
Il est convaincu que la jurisprudence donne raison aux professionnels qui souhaitent pouvoir, à terme, offrir des traitements avec des champignons magiques à base de psilocybine.
«On parle ici d’une substance qui est sûre et dont l’efficacité a fait ses preuves. Nous avons deux décennies de lois qui disent que les gens ont le droit d’y accéder, donc ce n’est qu’une question de temps avant que ces cas soient entendus par les bons tribunaux», affirme-t-il.
Selon l’avocat, il est «absurde» que presque tout le monde puisse se procurer des champignons magiques dans les dispensaires illégaux qui ont surgi un peu partout au pays, pendant que des personnes ayant «des problèmes médicaux et des problèmes de santé graves et urgents» se battent pour obtenir un accès légal.
«C’est pourquoi j’ai décidé de m’impliquer dans autant de dossiers et que je les ai traités bénévolement.
C’est quelque chose qui doit changer», tranche-t-il.
Difficile pour les patients
En juillet 2022, Me Pope a notamment intenté une poursuite au nom de plusieurs patients afin de contester l’interdiction d’utiliser de la psilocybine. Selon lui, cette interdiction est inconstitutionnelle.
Selon Thomas Hartle, l’un des huit plaignants dans cette affaire, le vrai problème n’est pas l’accès aux champignons magiques, mais plutôt l’accès à des thérapeutes qualifiés capables d’administrer le traitement.
Diagnostiqué d’un cancer du côlon il y a huit ans, M. Hartle a été l’une des premières personnes au Canada à recevoir l’autorisation de consommer des champignons magiques légalement en vertu du Programme d’accès spécial relatif à la psychothérapie assistée.
Toutefois, il a dû prendre l’avion de chez lui, en Saskatchewan, jusqu’en Colombie-Britannique pour suivre le traitement.
Voyager autant est à la fois physiquement et financièrement épuisant, déplore-t-il. Il a dû dépenser des milliers de dollars en frais de déplacement, en nourriture et en hébergement pour recevoir la thérapie dans une autre province,
faute de thérapeutes qualifiés plus près de chez lui.
En entrevue, vendredi, M. Hartle a révélé que son cancer de stade quatre continue de progresser, mais que les séances de thérapie avec des champignons ont été efficaces pour atténuer son anxiété de fin de vie.
«Je pense que je ne serai plus là pour voir le dénouement de cette saga judiciaire, soupire-t-il. J’aimerais vraiment avoir la chance de connaître la fin de l’histoire, mais au rythme où vont les choses, je ne pense pas que les probabilités sont en ma faveur.»
Megan McLaren, qui travaille comme conseillère clinicienne autorisée en Colombie-Britannique, fait partie de ces professionnels qui ont déposé une requête devant la Cour fédérale afin d’obtenir une exemption à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances.
Cette exemption leur permettrait de prendre eux-mêmes des champignons magiques dans le cadre d’une «formation expérientielle», avant de pouvoir les proposer dans des traitements offerts aux patients.
Après avoir utilisé des champignons magiques lors d’une thérapie de groupe pour traverser son deuil à la suite du décès de sa mère, en 2021, Mme McLaren est convaincue que plus de gens devraient avoir accès à cet outil.
«En ce moment, il y a des gens au Canada qui peuvent avoir recours à l’aide médicale à mourir, mais qui ne peuvent même pas prendre des champignons», déplore-t-elle en entrevue avec La Presse Canadienne.
«C’est un peu rétrograde de permettre à des gens de mettre fin à leurs jours, mais de ne pas leur donner la chance de prolonger leur vie ou, au moins, de mourir avec moins d’anxiété.»
Mme McLaren et un groupe de 60 autres professionnels de la santé ont donc demandé à la Cour fédérale d’annuler une ancienne décision qui leur refuse l’accès à l’autorisation dont ils ont besoin pour faire avancer leur projet.
Cependant, une demande presque identique qu’avaient déposée près de 100 autres professionnels de la santé en 2022 a été rejetée lundi par un juge de la Cour fédérale, qui a maintenu le jugement précédent du tribunal.
Dans sa décision, le juge a soutenu qu’«il n’y a pas suffisamment de preuves pour démontrer la nécessité ou le bénéfice d’une formation expérientielle avec la psilocybine».
«Les preuves n’établissent pas que la psychothérapie assistée par la psilocybine par un praticien formé par l’expérience est plus sûre et plus efficace», a-t-il écrit, notant au passage que sa décision n’empêche pas les patients d’accéder à la psilocybine sous leur propre exemption ou d’accéder à la psychothérapie assistée par la psilocybine.
Appel si nécessaire
Nicholas Pope, qui est avocat spécialisé en droits de la personne à Ottawa, assure qu’il portera ce dossier en appel jusqu’à la Cour suprême du Canada s’il le faut.
Il est convaincu que la jurisprudence donne raison aux professionnels qui souhaitent pouvoir, à terme, offrir des traitements avec des champignons magiques à base de psilocybine.
«On parle ici d’une substance qui est sûre et dont l’efficacité a fait ses preuves. Nous avons deux décennies de lois qui disent que les gens ont le droit d’y accéder, donc ce n’est qu’une question de temps avant que ces cas soient entendus par les bons tribunaux», affirme-t-il.
Selon l’avocat, il est «absurde» que presque tout le monde puisse se procurer des champignons magiques dans les dispensaires illégaux qui ont surgi un peu partout au pays, pendant que des personnes ayant «des problèmes médicaux et des problèmes de santé graves et urgents» se battent pour obtenir un accès légal.
«C’est pourquoi j’ai décidé de m’impliquer dans autant de dossiers et que je les ai traités bénévolement.
C’est quelque chose qui doit changer», tranche-t-il.
Difficile pour les patients
En juillet 2022, Me Pope a notamment intenté une poursuite au nom de plusieurs patients afin de contester l’interdiction d’utiliser de la psilocybine. Selon lui, cette interdiction est inconstitutionnelle.
Selon Thomas Hartle, l’un des huit plaignants dans cette affaire, le vrai problème n’est pas l’accès aux champignons magiques, mais plutôt l’accès à des thérapeutes qualifiés capables d’administrer le traitement.
Diagnostiqué d’un cancer du côlon il y a huit ans, M. Hartle a été l’une des premières personnes au Canada à recevoir l’autorisation de consommer des champignons magiques légalement en vertu du Programme d’accès spécial relatif à la psychothérapie assistée.
Toutefois, il a dû prendre l’avion de chez lui, en Saskatchewan, jusqu’en Colombie-Britannique pour suivre le traitement.
Voyager autant est à la fois physiquement et financièrement épuisant, déplore-t-il. Il a dû dépenser des milliers de dollars en frais de déplacement, en nourriture et en hébergement pour recevoir la thérapie dans une autre province,
faute de thérapeutes qualifiés plus près de chez lui.
En entrevue, vendredi, M. Hartle a révélé que son cancer de stade quatre continue de progresser, mais que les séances de thérapie avec des champignons ont été efficaces pour atténuer son anxiété de fin de vie.
«Je pense que je ne serai plus là pour voir le dénouement de cette saga judiciaire, soupire-t-il. J’aimerais vraiment avoir la chance de connaître la fin de l’histoire, mais au rythme où vont les choses, je ne pense pas que les probabilités sont en ma faveur.»