La santé mentale au Canada serait « trois fois plus précaire » qu’avant la pandémie
(Toronto) Un nouveau rapport indique que la santé mentale au Canada est trois fois plus précaire qu’avant la pandémie de COVID-19 et que l’accès aux soins varie considérablement d’une province et d’un territoire à l’autre.
Le report souligne par ailleurs que le Québec « dispose d’une solide stratégie en matière de santé mentale accompagnée de dépenses considérables ».
L’Association canadienne pour la santé mentale indique que 2,5 millions de personnes au Canada affirment ne pas pouvoir obtenir les soins dont elles ont besoin. Le rapport indique également que 57 % des jeunes de 18 à 24 ans qui présentent des signes précoces de maladie mentale déclarent ne pas avoir les moyens de se faire soigner.
Sarah Kennell, directrice des politiques publiques à l’association, affirme que l’une des causes profondes du problème est que la santé mentale ne fait pas partie du système de soins de santé universel au Canada.
Bien que les soins hospitaliers et les psychiatres soient payés par le gouvernement, les Canadiens doivent payer de leur poche, ou par le biais d’une assurance, pour la plupart des consultations communautaires en santé mentale et en toxicomanie, rappelle Mme Kennell.
Le rapport demande au gouvernement fédéral, aux provinces et aux territoires de consacrer à la santé mentale 12 % de leur budget total en santé, alors que la moyenne actuelle est de 6,3 % à l’échelle du pays. Cette part est de 15 % en France, 11 % en Allemagne et 9 % au Royaume-Uni et en Suède, selon l’association.
La santé mentale est actuellement « isolée » du système de soins de santé universel du pays, a déclaré Mme Kennell, et le gouvernement fédéral doit soit modifier la Loi canadienne sur la santé, soit créer une « législation parallèle »
pour rendre les soins de santé mentale accessibles à tous.
« Notre système [de santé mentale] est un système payant dans lequel des services comme la psychothérapie, le traitement des dépendances [et] le traitement des troubles de l’alimentation ne relèvent pas de notre système de santé universel public », a-t-elle pointé en entrevue.
Des soins payants… et coûteuxDe nombreuses personnes qui n’ont pas d’assurance privée ne peuvent tout simplement pas se permettre ces soins, a indiqué Mme Kennell, qui ajoute que la hausse actuelle du coût de la vie aggrave encore la situation.
Les groupes à faible revenu signalent des niveaux d’anxiété plus élevés que les personnes à revenu élevé, a aussi rappelé Mme Kennell. « Les gens doivent choisir entre payer leur loyer ou suivre une thérapie, mettre de la nourriture sur la table ou suivre un traitement contre la toxicomanie. Ce sont des choix que personne au Canada ne devrait avoir à faire, selon nous. »
Le rapport souligne par ailleurs que le Québec « se démarque par son coût de la vie inférieur et ses politiques sociales progressistes ». Selon l’association, le Québec « affiche de meilleurs résultats pour plusieurs indicateurs de la santé mentale de la population et des taux plus faibles de pauvreté et de besoins impérieux en matière de logement ».
Le rapport note toutefois des exceptions, « notamment des taux plus élevés de suicide et de blessures auto-infligées, surtout chez les communautés autochtones du Nord, où le taux de suicide est extrêmement élevé et les conditions de logement souvent inadéquates ».
L’association indique par ailleurs que l’essor « préoccupant » du secteur privé en santé au Québec « compromet l’accès aux soins et incite de plus en plus de travailleuses et de travailleurs en santé mentale, dépendances et utilisation de substances à se diriger vers des postes mieux rémunérés dans le privé ».
« Cela vaut également pour les médecins de famille, dont la rareté est plus prononcée ici que partout ailleurs au Canada », lit-on dans le rapport « État de la santé mentale au Canada 2024 ».
Ce rapport est la première édition publiée par l’Association canadienne pour la santé mentale. Il servira de référence pour mesurer les progrès dans les futurs rapports publiés tous les deux ans, a déclaré Mme Kennell.
L’association a utilisé les données de l’enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de Statistique Canada, ainsi que des mesures qualitatives, notamment des entretiens avec des personnes ayant connu des problèmes de santé mentale au pays.
Le report souligne par ailleurs que le Québec « dispose d’une solide stratégie en matière de santé mentale accompagnée de dépenses considérables ».
L’Association canadienne pour la santé mentale indique que 2,5 millions de personnes au Canada affirment ne pas pouvoir obtenir les soins dont elles ont besoin. Le rapport indique également que 57 % des jeunes de 18 à 24 ans qui présentent des signes précoces de maladie mentale déclarent ne pas avoir les moyens de se faire soigner.
Sarah Kennell, directrice des politiques publiques à l’association, affirme que l’une des causes profondes du problème est que la santé mentale ne fait pas partie du système de soins de santé universel au Canada.
Bien que les soins hospitaliers et les psychiatres soient payés par le gouvernement, les Canadiens doivent payer de leur poche, ou par le biais d’une assurance, pour la plupart des consultations communautaires en santé mentale et en toxicomanie, rappelle Mme Kennell.
Le rapport demande au gouvernement fédéral, aux provinces et aux territoires de consacrer à la santé mentale 12 % de leur budget total en santé, alors que la moyenne actuelle est de 6,3 % à l’échelle du pays. Cette part est de 15 % en France, 11 % en Allemagne et 9 % au Royaume-Uni et en Suède, selon l’association.
La santé mentale est actuellement « isolée » du système de soins de santé universel du pays, a déclaré Mme Kennell, et le gouvernement fédéral doit soit modifier la Loi canadienne sur la santé, soit créer une « législation parallèle »
pour rendre les soins de santé mentale accessibles à tous.
« Notre système [de santé mentale] est un système payant dans lequel des services comme la psychothérapie, le traitement des dépendances [et] le traitement des troubles de l’alimentation ne relèvent pas de notre système de santé universel public », a-t-elle pointé en entrevue.
Des soins payants… et coûteuxDe nombreuses personnes qui n’ont pas d’assurance privée ne peuvent tout simplement pas se permettre ces soins, a indiqué Mme Kennell, qui ajoute que la hausse actuelle du coût de la vie aggrave encore la situation.
Les groupes à faible revenu signalent des niveaux d’anxiété plus élevés que les personnes à revenu élevé, a aussi rappelé Mme Kennell. « Les gens doivent choisir entre payer leur loyer ou suivre une thérapie, mettre de la nourriture sur la table ou suivre un traitement contre la toxicomanie. Ce sont des choix que personne au Canada ne devrait avoir à faire, selon nous. »
Le rapport souligne par ailleurs que le Québec « se démarque par son coût de la vie inférieur et ses politiques sociales progressistes ». Selon l’association, le Québec « affiche de meilleurs résultats pour plusieurs indicateurs de la santé mentale de la population et des taux plus faibles de pauvreté et de besoins impérieux en matière de logement ».
Le rapport note toutefois des exceptions, « notamment des taux plus élevés de suicide et de blessures auto-infligées, surtout chez les communautés autochtones du Nord, où le taux de suicide est extrêmement élevé et les conditions de logement souvent inadéquates ».
L’association indique par ailleurs que l’essor « préoccupant » du secteur privé en santé au Québec « compromet l’accès aux soins et incite de plus en plus de travailleuses et de travailleurs en santé mentale, dépendances et utilisation de substances à se diriger vers des postes mieux rémunérés dans le privé ».
« Cela vaut également pour les médecins de famille, dont la rareté est plus prononcée ici que partout ailleurs au Canada », lit-on dans le rapport « État de la santé mentale au Canada 2024 ».
Ce rapport est la première édition publiée par l’Association canadienne pour la santé mentale. Il servira de référence pour mesurer les progrès dans les futurs rapports publiés tous les deux ans, a déclaré Mme Kennell.
L’association a utilisé les données de l’enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de Statistique Canada, ainsi que des mesures qualitatives, notamment des entretiens avec des personnes ayant connu des problèmes de santé mentale au pays.