Des élections dont personne ne veut
La mission numéro un de Justin Trudeau dimanche était de convaincre les Canadiens que, malgré une 4e vague qui déferle au Canada, la tenue d’élections était essentielle au bon fonctionnement du gouvernement et pour l’avenir du pays.
Son explication – qu’il veut des élections parce qu’il souhaite donner aux Canadiens le choix de lui confier ou non un nouveau mandat – ressemble à une vérité de Lapalisse ou à un raisonnement circulaire. Des élections, c’est toujours pour obtenir un nouveau mandat.
La vraie question est : pourquoi maintenant, dans une crise sanitaire qui n’est pas terminée?
La réponse tient moins de la politique publique que de la politique partisane.
Oui, la pandémie est historique, comme le dit Justin Trudeau. Oui, son gouvernement a été élu il y a deux ans alors que personne ne s’attendait à cet événement. Mais n’est-ce pas le propre d’un gouvernement de gouverner, malgré les circonstances difficiles et les imprévus?
Il existe même des dispositions dans la loi électorale pour prolonger la durée de vie d’un gouvernement au-delà du maximum de cinq ans,
en cas de guerre ou de catastrophe naturelle.
À la recherche d’une majoritéEn 2011, Stephen Harper ne se cachait pas pour réclamer en campagne un « gouvernement stable,
fort, conservateur et majoritaire », ce qu’il a obtenu.
Justin Trudeau, à l’inverse, a évité de mentionner le mot « majorité » dans son point de presse lors du déclenchement des élections. Dans un effort, peut-être, pour ne pas avoir l’air arrogant et pour éviter de donner l’impression qu’il instrumentalise la pandémie à des fins partisanes.
La réponse tient moins de la politique publique que de la politique partisane.
Oui, la pandémie est historique, comme le dit Justin Trudeau. Oui, son gouvernement a été élu il y a deux ans alors que personne ne s’attendait à cet événement. Mais n’est-ce pas le propre d’un gouvernement de gouverner, malgré les circonstances difficiles et les imprévus?
Il existe même des dispositions dans la loi électorale pour prolonger la durée de vie d’un gouvernement au-delà du maximum de cinq ans,
en cas de guerre ou de catastrophe naturelle.
À la recherche d’une majoritéEn 2011, Stephen Harper ne se cachait pas pour réclamer en campagne un « gouvernement stable,
fort, conservateur et majoritaire », ce qu’il a obtenu.
Justin Trudeau, à l’inverse, a évité de mentionner le mot « majorité » dans son point de presse lors du déclenchement des élections. Dans un effort, peut-être, pour ne pas avoir l’air arrogant et pour éviter de donner l’impression qu’il instrumentalise la pandémie à des fins partisanes.
Cependant, est-ce que les électeurs pourraient lui reprocher un manque de transparence s’il ne dit pas tout haut ce que tout le monde sait déjà? Lui reprocher un manque de transparence et d'authenticité, deux qualités prisées des électeurs?
L’opposition n’a pas hésité à attaquer Justin Trudeau en disant qu’il agit de façon égoïste, au mépris des efforts de la santé publique. Qu’il « cherche moins à écrire une page d’histoire qu’une page de sa biographie », comme le résume le chef du Bloc, Yves-François Blanchet.
Fenêtre électoraleLes sondages sont favorables aux libéraux, leurs adversaires (notamment conservateurs) pourraient être vulnérables, et Justin Trudeau semble encore surfer sur la vague de contentement des électeurs à propos de sa gestion de la crise sanitaire.
Demander un nouveau mandat maintenant, avant de devoir payer la facture pandémique et renflouer le déficit record, semble donc une évidence si on observe la chose à travers un prisme partisan.
Donc, opportunisme politique? Oui, sans aucun doute. Mais il ne serait pas le premier politicien
à penser à ses intérêts partisans. Ça vient avec le territoire.
Est-ce que le débat sur la raison du déclenchement des élections continuera de hanter les libéraux pendant toute la campagne? Normalement, c’est un thème qui s’éteint après quelques jours. Mais les élections en cours sont tout sauf normales.
La pandémie touche tout le monde. Si le variant Delta fait des siennes, si la rentrée scolaire est perturbée par des éclosions, si les événements politiques deviennent des épicentres de contamination, les libéraux courent le risque de continuer de porter le blâme pour avoir dissous le Parlement. Et ils le savent. Mais ils croient malgré tout que le jeu en vaut la chandelle.
Le coup d’envoi est maintenant donné. Même s'il ne le dit pas ouvertement, la mesure du succès pour Justin Trudeau
reste quand même l’obtention d’une majorité.
L’opposition n’a pas hésité à attaquer Justin Trudeau en disant qu’il agit de façon égoïste, au mépris des efforts de la santé publique. Qu’il « cherche moins à écrire une page d’histoire qu’une page de sa biographie », comme le résume le chef du Bloc, Yves-François Blanchet.
Fenêtre électoraleLes sondages sont favorables aux libéraux, leurs adversaires (notamment conservateurs) pourraient être vulnérables, et Justin Trudeau semble encore surfer sur la vague de contentement des électeurs à propos de sa gestion de la crise sanitaire.
Demander un nouveau mandat maintenant, avant de devoir payer la facture pandémique et renflouer le déficit record, semble donc une évidence si on observe la chose à travers un prisme partisan.
Donc, opportunisme politique? Oui, sans aucun doute. Mais il ne serait pas le premier politicien
à penser à ses intérêts partisans. Ça vient avec le territoire.
Est-ce que le débat sur la raison du déclenchement des élections continuera de hanter les libéraux pendant toute la campagne? Normalement, c’est un thème qui s’éteint après quelques jours. Mais les élections en cours sont tout sauf normales.
La pandémie touche tout le monde. Si le variant Delta fait des siennes, si la rentrée scolaire est perturbée par des éclosions, si les événements politiques deviennent des épicentres de contamination, les libéraux courent le risque de continuer de porter le blâme pour avoir dissous le Parlement. Et ils le savent. Mais ils croient malgré tout que le jeu en vaut la chandelle.
Le coup d’envoi est maintenant donné. Même s'il ne le dit pas ouvertement, la mesure du succès pour Justin Trudeau
reste quand même l’obtention d’une majorité.
MSN
Christian Noël
https://www.msn.com/fr-ca/actualites/quebec-canada/des-%C3%A9lections-dont-personne-ne-veut/ar-AANmIT2?pfr=1
Christian Noël
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