Histoire nationale: les jeunes
caquistes ont raison
Les jeunes caquistes publiaient dans nos pages, hier, une lettre ouverte signée par leur président Keven Brasseur, proposant la création d’un Musée de l’histoire nationale du Québec.
Cette proposition, qui devrait aller de soi, est pourtant délicieusement subversive dans une époque qui pousse les sociétés occidentales à multiplier les génuflexions pénitentielles, au point même de s’excuser d’exister, comme on le voit ces jours-ci avec la volonté annoncée par Télé-Québec de «décoloniser l’histoire», en la réécrivant selon les codes du multiculturalisme et du racialisme.
Cette proposition, qui devrait aller de soi, est pourtant délicieusement subversive dans une époque qui pousse les sociétés occidentales à multiplier les génuflexions pénitentielles, au point même de s’excuser d’exister, comme on le voit ces jours-ci avec la volonté annoncée par Télé-Québec de «décoloniser l’histoire», en la réécrivant selon les codes du multiculturalisme et du racialisme.
La proposition des jeunes caquistes a en plus l’immense mérite de rappeler ce qui se trouve au cœur de notre histoire nationale, d’en identifier la trame commune. Je ne résiste pas à l’envie de les citer: «l’histoire du Québec, c’est avant tout celle d’une nation francophone en Amérique, qui a réussi depuis quatre siècles à développer son unicité. C’est le récit de la survie et de l’épanouissement d’une culture singulière et francophone dans un continent massivement anglophone, et cette différence collective a de quoi nous rendre fiers».
Cette définition, brève, dense, forte, résume très bien le sens de notre parcours historique et correspond encore aujourd’hui, sans le moindre doute, à notre situation existentielle, alors que resurgit, sous un nouveau visage, l’antique question de la survivance. Cette dernière se pose dans un contexte se définissant tout à la fois par la radicalisation du multiculturalisme canadien, la poussée de l’impérialisme woke d’origine américaine, l’effondrement linguistique et démographique prévisible de la majorité historique francophone et l’épuisement identitaire d’une partie de la société québécoise qui est tentée une forme d’assimilation en douce.
Il importe donc de renouer avec l’histoire, qui demeure la matière première de l’identité des peuples, en la réapprenant, en résistant aux falsificateurs militants publiquement subventionnés. C’est en renouant avec elle que peut resurgir au cœur de la vie publique la question fondamentale de notre avenir national.
Qu’on se comprenne bien: il ne s’agit pas de proposer un récit enchanté de notre histoire oubliant ses zones d’ombre, mais d’en proposer un récit véridique, témoignant de notre présence en Amérique au fil des siècles et de notre aspiration légitime à nous y maintenir comme peuple et de notre droit d’être maître chez nous.
Surtout, il faut le dire, cette histoire n’est pas honteuse: c’est celle d’un peuple qui a pris racine en Amérique avec l’épopée de la Nouvelle-France, qui a construit son pays un village à la fois, qui a survécu à la Conquête, qui ne veut pas mourir, qui s’accroche à l’existence, qui se relève chaque fois, qui hésite quelquefois à embrasser son destin, mais qui, néanmoins, trouve toujours le moyen de résister et de renaître.
J’ajouterais, et je suis certain que certains jeunes caquistes se le disent déjà, ou se le diront un jour,
que cette histoire devra culminer un jour dans l’indépendance.
Les jeunes caquistes, en plaidant pour la création d’un Musée de l’histoire nationale du Québec, incitent ainsi le gouvernement du Québec à donner encore plus de chair politique à sa volonté d’affirmation du peuple québécois.
On souhaitera non seulement qu’ils soient entendus, mais que cette aile jeunesse, si elle demeure fidèle à ce programme, joue un rôle de plus en plus grand dans ce parti, comme les jeunes libéraux au début des années 1990 qui représentaient eux-aussi en leur temps l’aile nationaliste de leur parti et qui furent parmi les premiers à tirer les conséquences de l’échec de Meech.
Quand les grandes échéances viendront, et que le Québec devra de nouveau faire face à son destin, les jeunes caquistes joueront peut-être un rôle central dans la suite des choses, en aiguillonnant leur parti et en l’invitant à avoir le courage de la liberté pour le peuple québécois.
À tout le moins, ils ont déjà le courage de l’identité, ce qui, à ce moment de notre histoire, revient au même.
Cette définition, brève, dense, forte, résume très bien le sens de notre parcours historique et correspond encore aujourd’hui, sans le moindre doute, à notre situation existentielle, alors que resurgit, sous un nouveau visage, l’antique question de la survivance. Cette dernière se pose dans un contexte se définissant tout à la fois par la radicalisation du multiculturalisme canadien, la poussée de l’impérialisme woke d’origine américaine, l’effondrement linguistique et démographique prévisible de la majorité historique francophone et l’épuisement identitaire d’une partie de la société québécoise qui est tentée une forme d’assimilation en douce.
Il importe donc de renouer avec l’histoire, qui demeure la matière première de l’identité des peuples, en la réapprenant, en résistant aux falsificateurs militants publiquement subventionnés. C’est en renouant avec elle que peut resurgir au cœur de la vie publique la question fondamentale de notre avenir national.
Qu’on se comprenne bien: il ne s’agit pas de proposer un récit enchanté de notre histoire oubliant ses zones d’ombre, mais d’en proposer un récit véridique, témoignant de notre présence en Amérique au fil des siècles et de notre aspiration légitime à nous y maintenir comme peuple et de notre droit d’être maître chez nous.
Surtout, il faut le dire, cette histoire n’est pas honteuse: c’est celle d’un peuple qui a pris racine en Amérique avec l’épopée de la Nouvelle-France, qui a construit son pays un village à la fois, qui a survécu à la Conquête, qui ne veut pas mourir, qui s’accroche à l’existence, qui se relève chaque fois, qui hésite quelquefois à embrasser son destin, mais qui, néanmoins, trouve toujours le moyen de résister et de renaître.
J’ajouterais, et je suis certain que certains jeunes caquistes se le disent déjà, ou se le diront un jour,
que cette histoire devra culminer un jour dans l’indépendance.
Les jeunes caquistes, en plaidant pour la création d’un Musée de l’histoire nationale du Québec, incitent ainsi le gouvernement du Québec à donner encore plus de chair politique à sa volonté d’affirmation du peuple québécois.
On souhaitera non seulement qu’ils soient entendus, mais que cette aile jeunesse, si elle demeure fidèle à ce programme, joue un rôle de plus en plus grand dans ce parti, comme les jeunes libéraux au début des années 1990 qui représentaient eux-aussi en leur temps l’aile nationaliste de leur parti et qui furent parmi les premiers à tirer les conséquences de l’échec de Meech.
Quand les grandes échéances viendront, et que le Québec devra de nouveau faire face à son destin, les jeunes caquistes joueront peut-être un rôle central dans la suite des choses, en aiguillonnant leur parti et en l’invitant à avoir le courage de la liberté pour le peuple québécois.
À tout le moins, ils ont déjà le courage de l’identité, ce qui, à ce moment de notre histoire, revient au même.
MATHIEU BOCK-CÔTÉ
https://www.journaldemontreal.com/2021/08/07/histoire-nationale-les-jeunes-caquistes-ont-raison
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