Des hommes blancs exclus d’appels de candidatures à l’UL
Pour atteindre des cibles fixées par Ottawa, plusieurs universités vont jusqu’à exclure les hommes blancs lors d’appels de candidature pour des chaires de recherche, une pratique qui soulève la controverse dans le milieu universitaire.
Un appel de candidatures de l’Université Laval pour une chaire de recherche du Canada (CRC) en biologie a fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux, à la suite d’une publication de l’humoriste Guy Nantel à ce sujet.
Un appel de candidatures de l’Université Laval pour une chaire de recherche du Canada (CRC) en biologie a fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux, à la suite d’une publication de l’humoriste Guy Nantel à ce sujet.
Seules les candidatures de femmes, d’Autochtones, de personnes en situation de handicap et de celles appartenant aux minorités visibles seront retenues afin d’accroître la représentativité de ces groupes parmi les titulaires des
CRC à l’Université Laval, indique-t-on dans le document.
«Seules les personnes candidates possédant les compétences requises et s’étant auto-identifiées comme membre d’au moins un des quatre groupes sous-représentés seront sélectionnées», peut-on lire.
L’établissement «ne peut déposer d’autres types de profils de candidatures tant que ses cibles de représentation ne sont pas atteintes, et ce, conformément aux exigences du Programme du CRC», précise-t-on.
Il ne s’agit pas d’un cas isolé puisqu’au moins quatre appels de candidatures semblables publiés cet automne
par l’Université Laval comprenaient les mêmes critères.
Ouvert aux femmes seulement
La situation est la même dans d’autres universités québécoises, qui sont aussi soumises aux cibles en matière d’équité, diversité et inclusion de ce programme fédéral. Un appel de candidatures semblable a été publié cet automne par l’UQAM.
L’Université de Sherbrooke est même présentement à la recherche d’une femme pour pourvoir un poste de «professeure» en changement climatique, puisque seules les candidatures féminines seront retenues, peut-on lire sur son site internet.
Cibles du fédéral
En 2017, le programme de chaire de recherche du Canada s’est doté de nouvelles mesures pour accroître la représentativité des quatre groupes sous-représentés dans le milieu universitaire. Des cibles ont été fixées pour chaque établissement,
qui a par la suite déterminé des mesures pour y arriver.
Pour certaines universités, le défi semble être moins grand que pour d’autres. À l’Université de Montréal, on indique avoir déjà atteint les cibles fixées par Ottawa sans avoir eu à restreindre les appels de candidatures pour y parvenir.
De son côté, l’Université Laval explique avoir mis en place ces critères restrictifs, qui sont conformes aux orientations
de l’établissement, pour atteindre les cibles du fédéral.
«Nous sommes déterminés à atteindre nos objectifs en matière d’équité, diversité et inclusion et nous souhaitons une plus grande représentativité de nos chercheuses et chercheurs au sein de notre université», affirme sa porte-parole, Andrée-Anne Stewart.
CRC à l’Université Laval, indique-t-on dans le document.
«Seules les personnes candidates possédant les compétences requises et s’étant auto-identifiées comme membre d’au moins un des quatre groupes sous-représentés seront sélectionnées», peut-on lire.
L’établissement «ne peut déposer d’autres types de profils de candidatures tant que ses cibles de représentation ne sont pas atteintes, et ce, conformément aux exigences du Programme du CRC», précise-t-on.
Il ne s’agit pas d’un cas isolé puisqu’au moins quatre appels de candidatures semblables publiés cet automne
par l’Université Laval comprenaient les mêmes critères.
Ouvert aux femmes seulement
La situation est la même dans d’autres universités québécoises, qui sont aussi soumises aux cibles en matière d’équité, diversité et inclusion de ce programme fédéral. Un appel de candidatures semblable a été publié cet automne par l’UQAM.
L’Université de Sherbrooke est même présentement à la recherche d’une femme pour pourvoir un poste de «professeure» en changement climatique, puisque seules les candidatures féminines seront retenues, peut-on lire sur son site internet.
Cibles du fédéral
En 2017, le programme de chaire de recherche du Canada s’est doté de nouvelles mesures pour accroître la représentativité des quatre groupes sous-représentés dans le milieu universitaire. Des cibles ont été fixées pour chaque établissement,
qui a par la suite déterminé des mesures pour y arriver.
Pour certaines universités, le défi semble être moins grand que pour d’autres. À l’Université de Montréal, on indique avoir déjà atteint les cibles fixées par Ottawa sans avoir eu à restreindre les appels de candidatures pour y parvenir.
De son côté, l’Université Laval explique avoir mis en place ces critères restrictifs, qui sont conformes aux orientations
de l’établissement, pour atteindre les cibles du fédéral.
«Nous sommes déterminés à atteindre nos objectifs en matière d’équité, diversité et inclusion et nous souhaitons une plus grande représentativité de nos chercheuses et chercheurs au sein de notre université», affirme sa porte-parole, Andrée-Anne Stewart.
Le Syndicat des professeurs et professeures de l’Université Laval est favorable à de telles mesures, de façon temporaire, dans le contexte où l’établissement n’a pas encore atteint les cibles fixées.
La diversité est «très importante» pour les professeurs et «il faut que des mesures soient prises pour ne pas que [ces cibles] restent un vœu pieux», affirme son président, Louis-Philippe Lampron.
Le milieu universitaire divisé
Mais la question divise le milieu universitaire. Micheline Labelle, professeure émérite de sociologie à l’UQAM, est tout à fait d’accord avec l’objectif de favoriser une plus grande équité et diversité dans le milieu universitaire, mais s’oppose
farouchement aux moyens mis en place pour y arriver.
Mme Labelle dénonce l’imposition de «quotas» découlant des cibles fédérales. Cette mesure ne permet pas d’accorder la priorité aux personnes sous-représentées «à compétence égale» puisqu’on «ne donne même pas la possibilité à tous de se faire valoir», comme dans les programmes d’accès à l’égalité en emploi.
La sociologue estime par ailleurs que les exigences fédérales constituent une «injonction» puisque le milieu universitaire est forcé de s’y plier.
«Il faut respecter les cibles sinon il y a une menace de retrait des subventions fédérales, dit-elle. Ça m’apparaît insupportable.»
La diversité est «très importante» pour les professeurs et «il faut que des mesures soient prises pour ne pas que [ces cibles] restent un vœu pieux», affirme son président, Louis-Philippe Lampron.
Le milieu universitaire divisé
Mais la question divise le milieu universitaire. Micheline Labelle, professeure émérite de sociologie à l’UQAM, est tout à fait d’accord avec l’objectif de favoriser une plus grande équité et diversité dans le milieu universitaire, mais s’oppose
farouchement aux moyens mis en place pour y arriver.
Mme Labelle dénonce l’imposition de «quotas» découlant des cibles fédérales. Cette mesure ne permet pas d’accorder la priorité aux personnes sous-représentées «à compétence égale» puisqu’on «ne donne même pas la possibilité à tous de se faire valoir», comme dans les programmes d’accès à l’égalité en emploi.
La sociologue estime par ailleurs que les exigences fédérales constituent une «injonction» puisque le milieu universitaire est forcé de s’y plier.
«Il faut respecter les cibles sinon il y a une menace de retrait des subventions fédérales, dit-elle. Ça m’apparaît insupportable.»
actualite
DAPHNÉE DION-VIENS
Des hommes blancs exclus d’appels de candidatures à l’UL | JDM (journaldemontreal.com)
DAPHNÉE DION-VIENS
Des hommes blancs exclus d’appels de candidatures à l’UL | JDM (journaldemontreal.com)