La corruption des mots
Ils furent nombreux récemment à confier leur stupéfaction devant les révélations entourant Laith Marouf, un «formateur» censé enseigner l’antiracisme aux médias : ce dernier versait dans l’antisémitisme le plus virulent en plus de cracher sa haine sur les Québécois et la langue française.
Comment pouvait-il, alors se présenter sous la bannière de l’antiracisme?
Pourtant, qui est surpris confesse involontairement sa mauvaise connaissance de ce qu’est devenu l’antiracisme en Occident, et qui n’a plus rien à voir avec celui de Martin Luther King. Ce dernier, nous le savons, rêvait avec raison d’une société
ne définissant plus les individus selon leur couleur de peau.
Racisme
L’antiracisme contemporain, celui qui domine l’université, les médias et alimente aussi les formations en Équité, diversité et inclusion (EDI) dans les entreprises publiques et privées, postule le contraire : il veut d’abord définir les individus à
partir de leur couleur de peau, au point de les y enfermer.
Ensuite, il distingue entre les «Blancs» et les «racisés».
Les premiers ont le monopole du mal : le mal blanc a le visage du mâle blanc. On associera les Blancs au racisme, au colonialisme, et ils devront jusqu’à la fin des temps expier leurs péchés ou ceux qu’on prête à leurs ancêtres. Il faudra les rééduquer à coup de «formations antiracistes».
Quant aux seconds, ils auront éternellement le titre de victimes et seront en droit de réclamer des «réparations» toujours plus extravagantes.
Disons-le autrement : l’anti-racisme est un terme codé pour légitimer une forme de racisme antiblanc, qui s’exprime de manière décomplexée, et qui est souvent publiquement subventionnée.
Ne soyons pas trop surpris : ce sont tous les mots qui sont aujourd’hui abîmés.
N’est-ce pas au nom du néoféminisme qu’en France, ces derniers jours, on affirmait qu’un homme pouvait être «enceint» et qu’on refuse plus largement de parler des femmes pour ne plus parler que des «personnes avec un utérus»?
N’est-ce pas au nom de «l’antifascisme» qu’on tolère partout en Occident dans les manifestations des brutes haineuses et encagoulées qui assimilent au «fascisme» tout ce qui est étranger à l’extrême gauche?
Le nationalisme? Du fascisme! Le conservatisme? Du fascisme aussi! Le capitalisme? Du fascisme toujours!
Quand j’entends des commentateurs se demander comment on peut s’opposer aux antifascistes, j’ai toujours envie de leur demander : vérifiez d’abord à quelle définition du fascisme ils se réfèrent. Vous découvrirez alors qu’elle relève du grand n’importe quoi.
Langage
Voyons plus largement : cette corruption du vocabulaire déstructure la démocratie. Les mots les
plus nobles en viennent à vouloir dire le contraire de ce qu’ils disaient.
Qui détourne le sens des mots au point de l’inverser s’en prend aux conditions élémentaires de la délibération publique.
Le commun des mortels sent qu’on l’emberlificote.
Chose certaine, espérons que le récent épisode auquel je faisais référence en début de chronique entraînera les commentateurs qui se laissent hypnotiser par les beaux mots à se méfier de ceux qui utilisent des termes vertueux pour dissimuler de sales idées.
Comment pouvait-il, alors se présenter sous la bannière de l’antiracisme?
Pourtant, qui est surpris confesse involontairement sa mauvaise connaissance de ce qu’est devenu l’antiracisme en Occident, et qui n’a plus rien à voir avec celui de Martin Luther King. Ce dernier, nous le savons, rêvait avec raison d’une société
ne définissant plus les individus selon leur couleur de peau.
Racisme
L’antiracisme contemporain, celui qui domine l’université, les médias et alimente aussi les formations en Équité, diversité et inclusion (EDI) dans les entreprises publiques et privées, postule le contraire : il veut d’abord définir les individus à
partir de leur couleur de peau, au point de les y enfermer.
Ensuite, il distingue entre les «Blancs» et les «racisés».
Les premiers ont le monopole du mal : le mal blanc a le visage du mâle blanc. On associera les Blancs au racisme, au colonialisme, et ils devront jusqu’à la fin des temps expier leurs péchés ou ceux qu’on prête à leurs ancêtres. Il faudra les rééduquer à coup de «formations antiracistes».
Quant aux seconds, ils auront éternellement le titre de victimes et seront en droit de réclamer des «réparations» toujours plus extravagantes.
Disons-le autrement : l’anti-racisme est un terme codé pour légitimer une forme de racisme antiblanc, qui s’exprime de manière décomplexée, et qui est souvent publiquement subventionnée.
Ne soyons pas trop surpris : ce sont tous les mots qui sont aujourd’hui abîmés.
N’est-ce pas au nom du néoféminisme qu’en France, ces derniers jours, on affirmait qu’un homme pouvait être «enceint» et qu’on refuse plus largement de parler des femmes pour ne plus parler que des «personnes avec un utérus»?
N’est-ce pas au nom de «l’antifascisme» qu’on tolère partout en Occident dans les manifestations des brutes haineuses et encagoulées qui assimilent au «fascisme» tout ce qui est étranger à l’extrême gauche?
Le nationalisme? Du fascisme! Le conservatisme? Du fascisme aussi! Le capitalisme? Du fascisme toujours!
Quand j’entends des commentateurs se demander comment on peut s’opposer aux antifascistes, j’ai toujours envie de leur demander : vérifiez d’abord à quelle définition du fascisme ils se réfèrent. Vous découvrirez alors qu’elle relève du grand n’importe quoi.
Langage
Voyons plus largement : cette corruption du vocabulaire déstructure la démocratie. Les mots les
plus nobles en viennent à vouloir dire le contraire de ce qu’ils disaient.
Qui détourne le sens des mots au point de l’inverser s’en prend aux conditions élémentaires de la délibération publique.
Le commun des mortels sent qu’on l’emberlificote.
Chose certaine, espérons que le récent épisode auquel je faisais référence en début de chronique entraînera les commentateurs qui se laissent hypnotiser par les beaux mots à se méfier de ceux qui utilisent des termes vertueux pour dissimuler de sales idées.