La violence masculine à l’égard des femmes
Pour une démocratie du XXIe siècle, l’épidémie récente de féminicides est révoltante. Comment tant de barbarie est-il possible dans une société de droit où l’égalité entre les hommes et les femmes est au programme depuis tant d’années ? À noter qu’en ce début du troisième millénaire, le premier droit fondamental, celui de vivre, n’est toujours pas garanti aux fillettes dans de très nombreuses régions du monde. L’avortement sélectif de fœtus féminins étant pratiqué de façon massive, il y a un déficit de 100 millions de femmes en Asie.
Et 5000 femmes par année sont victimes de viol dans le monde.
Dans certains pays, la fille violée est tuée, parce qu’elle a terni l’honneur de la famille et est devenue une « marchandise » abîmée. Pascal Picq, un paléoanthropoloque reconnu, écrit (en 2020) que l’espèce Homo sapiens, la nôtre, est la seule, parmi les grands singes, où le mâle a érigé en système le meurtre et les mutilations de toutes sortes de ses femelles. Des facteurs biologiques n’expliquant pas une telle violence universellement répandue, l’auteur parle d’un construit culturel, produit de ce qui se nomme l’évolution. Une philosophe contemporaine, Olivia Gazalé, a livré un essai sur le mythe de la virilité. Basé tant sur la hantise masculine de faillir à la vraie virilité
que sur la peur du pouvoir féminin, ce mythe opère au détriment des deux sexes.
Le gouvernement québécois paie des publicités pour dénoncer la violence masculine à l’égard des femmes. Des publicités troublantes. Dans celle dont le titre est « Change de ton », un homme, à l’intérieur d’un espace fermé, inflige sur un ton violent et en 12 secondes six comportements de contrôle différents à sa partenaire. Cette dernière semble sidérée, sans moyens d’y faire quoi que ce soit. Ce clip heurte, car il résume à lui seul une partie de l’histoire des relations hommes-femmes, un prototype de l’appropriation de la femme par l’homme, une violence face à laquelle la femme, façonnée depuis la nuit des temps comme objet de l’homme,
demeure impuissante parce que dépossédée de son identité.
En réaction à cette violence universelle, qu’auraient pu ou dû faire les femmes ? Les premières théories psychologiques ont parlé du masochisme comme d’une pathologie typiquement féminine. Ces théoriciens s’employaient à traiter ces pauvres femmes auxquelles il manquait quelque chose tout en veillant à ce qu’elles se soumettent à la réalité de l’ordre des choses,
lequel ordre des choses parlait de leur infériorité biologique et mentale avérée.
Des grilles différentes d’analyse issues de la psychologie sociale et du courant de psychologie radicale ont émergé il y a un demi-siècle. Les systémiciens décodent le phénomène du masochisme féminin comme étant une réaction normale à une situation pathologique et pathogène de l’environnement. Les psychologues sociaux ont décodé attitudes et comportements féminins comme une psychologie propre aux groupes minoritaires. Un groupe minoritaire se caractérise par ses limites d’accès au pouvoir et non par sa proportion numérique. Les membres adoptent les jugements du groupe majoritaire à leur sujet. « On retrouve chez ces membres une dose excessive de soumission, de sentiments de culpabilité ou d’autres formes de comportements inadaptés. » La psychologie radicale a récusé les théories antérieures qui « voyaient dans les conflits créés par l’injustice économique, sociale et psychologique un problème intrapsychique uniquement ».
Le masochisme féminin doit être guéri, tout comme la virilité toxique. Cependant, le rôle de l’État et de ses lois est primordial. L’Espagne a pris les moyens qu’il fallait pour diminuer de 50 % les meurtres et les actes violents envers les femmes. Le fait d’enfermer les hommes violents plutôt que les femmes a été instauré ailleurs. Enfermer femmes et enfants pendant
que le criminel court toujours donne les résultats que l’on sait.
Et 5000 femmes par année sont victimes de viol dans le monde.
Dans certains pays, la fille violée est tuée, parce qu’elle a terni l’honneur de la famille et est devenue une « marchandise » abîmée. Pascal Picq, un paléoanthropoloque reconnu, écrit (en 2020) que l’espèce Homo sapiens, la nôtre, est la seule, parmi les grands singes, où le mâle a érigé en système le meurtre et les mutilations de toutes sortes de ses femelles. Des facteurs biologiques n’expliquant pas une telle violence universellement répandue, l’auteur parle d’un construit culturel, produit de ce qui se nomme l’évolution. Une philosophe contemporaine, Olivia Gazalé, a livré un essai sur le mythe de la virilité. Basé tant sur la hantise masculine de faillir à la vraie virilité
que sur la peur du pouvoir féminin, ce mythe opère au détriment des deux sexes.
Le gouvernement québécois paie des publicités pour dénoncer la violence masculine à l’égard des femmes. Des publicités troublantes. Dans celle dont le titre est « Change de ton », un homme, à l’intérieur d’un espace fermé, inflige sur un ton violent et en 12 secondes six comportements de contrôle différents à sa partenaire. Cette dernière semble sidérée, sans moyens d’y faire quoi que ce soit. Ce clip heurte, car il résume à lui seul une partie de l’histoire des relations hommes-femmes, un prototype de l’appropriation de la femme par l’homme, une violence face à laquelle la femme, façonnée depuis la nuit des temps comme objet de l’homme,
demeure impuissante parce que dépossédée de son identité.
En réaction à cette violence universelle, qu’auraient pu ou dû faire les femmes ? Les premières théories psychologiques ont parlé du masochisme comme d’une pathologie typiquement féminine. Ces théoriciens s’employaient à traiter ces pauvres femmes auxquelles il manquait quelque chose tout en veillant à ce qu’elles se soumettent à la réalité de l’ordre des choses,
lequel ordre des choses parlait de leur infériorité biologique et mentale avérée.
Des grilles différentes d’analyse issues de la psychologie sociale et du courant de psychologie radicale ont émergé il y a un demi-siècle. Les systémiciens décodent le phénomène du masochisme féminin comme étant une réaction normale à une situation pathologique et pathogène de l’environnement. Les psychologues sociaux ont décodé attitudes et comportements féminins comme une psychologie propre aux groupes minoritaires. Un groupe minoritaire se caractérise par ses limites d’accès au pouvoir et non par sa proportion numérique. Les membres adoptent les jugements du groupe majoritaire à leur sujet. « On retrouve chez ces membres une dose excessive de soumission, de sentiments de culpabilité ou d’autres formes de comportements inadaptés. » La psychologie radicale a récusé les théories antérieures qui « voyaient dans les conflits créés par l’injustice économique, sociale et psychologique un problème intrapsychique uniquement ».
Le masochisme féminin doit être guéri, tout comme la virilité toxique. Cependant, le rôle de l’État et de ses lois est primordial. L’Espagne a pris les moyens qu’il fallait pour diminuer de 50 % les meurtres et les actes violents envers les femmes. Le fait d’enfermer les hommes violents plutôt que les femmes a été instauré ailleurs. Enfermer femmes et enfants pendant
que le criminel court toujours donne les résultats que l’on sait.