Ni homme ni femme: «autre»
Photo: Jacques Grenier Le Devoir La politique adoptée cette semaine par l’Université de Sherbrooke s’inscrit dans cette reconnaissance de la différence, explique Kim Lagueux-Dugal, registraire de l’UdeS.
Séré Beauchesne Lévesque, responsable de la coordination au Groupe d’action trans de l’Université de Sherbrooke (GATUS), a poussé un soupir de soulagement lorsque la politique a été annoncée, cette semaine. Cette personne qui se décrit comme trans non binaire a eu une révélation,
à l’âge de 17 ans, en prenant conscience qu’il est tout à fait légitime de ne se sentir ni gars ni fille.
« J’ai grandi dans une société où je ne savais pas que j’existais avant l’âge de 17 ans. J’ai rencontré quelqu’un au cégep qui m’a raconté avoir un ami non binaire. Je me suis dit : c’est ça, je suis non binaire », dit-iel. Vous avez bien lu : Séré demande qu’on utilise le pronom iel (contraction de il et elle)
pour le désigner ; iel demande aussi qu’on le désigne au masculin.
Évolution des mentalités
L’Office québécois de la langue française (OQLF) a approuvé le pronom iel — et bien d’autres — dans le contexte de la « rédaction bigenrée » qui reflète l’évolution des mentalités. Les institutions québécoises s’adaptent aux changements sociaux. Depuis l’année 2015, avec l’adoption de la loi 35, les personnes trans peuvent ainsi changer de prénom ou de genre déclaré même sans avoir eu de chirurgie. La discrimination fondée sur l’identité
et l’expression de genre est aussi interdite depuis juin 2016 en vertu de la Charte québécoise des droits et libertés.
La politique adoptée cette semaine par l’Université de Sherbrooke s’inscrit dans cette reconnaissance de la différence, explique Kim Lagueux-Dugal, registraire de l’UdeS. « L’Université veut être un milieu exemplaire en matière d’équité, de diversité et d’inclusion », dit-elle.
à l’âge de 17 ans, en prenant conscience qu’il est tout à fait légitime de ne se sentir ni gars ni fille.
« J’ai grandi dans une société où je ne savais pas que j’existais avant l’âge de 17 ans. J’ai rencontré quelqu’un au cégep qui m’a raconté avoir un ami non binaire. Je me suis dit : c’est ça, je suis non binaire », dit-iel. Vous avez bien lu : Séré demande qu’on utilise le pronom iel (contraction de il et elle)
pour le désigner ; iel demande aussi qu’on le désigne au masculin.
Évolution des mentalités
L’Office québécois de la langue française (OQLF) a approuvé le pronom iel — et bien d’autres — dans le contexte de la « rédaction bigenrée » qui reflète l’évolution des mentalités. Les institutions québécoises s’adaptent aux changements sociaux. Depuis l’année 2015, avec l’adoption de la loi 35, les personnes trans peuvent ainsi changer de prénom ou de genre déclaré même sans avoir eu de chirurgie. La discrimination fondée sur l’identité
et l’expression de genre est aussi interdite depuis juin 2016 en vertu de la Charte québécoise des droits et libertés.
La politique adoptée cette semaine par l’Université de Sherbrooke s’inscrit dans cette reconnaissance de la différence, explique Kim Lagueux-Dugal, registraire de l’UdeS. « L’Université veut être un milieu exemplaire en matière d’équité, de diversité et d’inclusion », dit-elle.
Bientôt à l’UdeM
Cinq universités québécoises (UQAM, Concordia, McGill, UdeS et bientôt Université de Montréal) permettent à leurs étudiants ou employés de choisir leur prénom ou sont en voie de le faire, a appris Le Devoir. L’Université de Montréal a confirmé que ses étudiants et employés
pourront choisir leur prénom à compter du 22 janvier prochain.
Cette possibilité de choisir son nom ou son prénom est beaucoup plus répandue sur les campus américains. Les étudiants peuvent même choisir un pronom que les autres membres de la communauté universitaire doivent utiliser pour les interpeller : he, she, they, ou ze, par exemple. Par dérision, un étudiant de l’Université du Michigan, membre d’un groupe de droite qui dénonce la « rectitude politique », a choisi en 2016 l’appellation « Sa Majesté ».
Il n’aurait pu faire ce choix à l’UdeS : la politique interdit de prendre un prénom péjoratif, grossier ou inspiré d’un personnage connu.
Cinq universités québécoises (UQAM, Concordia, McGill, UdeS et bientôt Université de Montréal) permettent à leurs étudiants ou employés de choisir leur prénom ou sont en voie de le faire, a appris Le Devoir. L’Université de Montréal a confirmé que ses étudiants et employés
pourront choisir leur prénom à compter du 22 janvier prochain.
Cette possibilité de choisir son nom ou son prénom est beaucoup plus répandue sur les campus américains. Les étudiants peuvent même choisir un pronom que les autres membres de la communauté universitaire doivent utiliser pour les interpeller : he, she, they, ou ze, par exemple. Par dérision, un étudiant de l’Université du Michigan, membre d’un groupe de droite qui dénonce la « rectitude politique », a choisi en 2016 l’appellation « Sa Majesté ».
Il n’aurait pu faire ce choix à l’UdeS : la politique interdit de prendre un prénom péjoratif, grossier ou inspiré d’un personnage connu.