Racisme: peu importe la définition,
ça prend des actions
«Le racisme systémique est une réalité. Mais je ne m’intéresse pas aux définitions, je m’intéresse aux actions. Depuis 40 ans, on a eu plusieurs définitions : communautés culturelles, minorités ethniques, minorités ethnoculturelles, minorités visibles... Mais encore aujourd’hui, au Québec, le chômage est deux fois plus élevé chez les jeunes Noirs que dans la population en général.
Ça, depuis 40 ans, ça n’a pas changé.»
Ça, depuis 40 ans, ça n’a pas changé.»
Édouard Staco préside le Sommet socioéconomique pour le développement des jeunes des communautés noires. Jeudi, l’organisme provincial sera à Québec pour distribuer des ordinateurs portables à 44 familles noires défavorisées par le biais
du Forum jeunesse afro-québécois, basé dans le quartier Saint-Sauveur.
Belle occasion pour l’inviter au débat du racisme systémique, expression que refuse de prononcer le premier ministre du Québec,
François Legault. Mais surtout pour lui demander ce qui doit être fait.
«M. Legault peut agir. Et je dirais même qu’il peut agir différemment, affirme M. Staco. Le gouvernement a tendance à créer des comités, qui remettent un rapport, puis à créer un autre comité pour analyser le rapport, etc. Les Québécois sont ouverts,
mais ils veulent des résultats! Le gouvernement peut agir immédiatement.»
Poser des gestes concrets
Selon lui, pas besoin de nouvelles études pour poser ces gestes concrets:
- Implanter le port de caméras corporelles chez les policiers;
- Obliger par la loi les entreprises qui obtiennent des contrats publics à avoir un programme contre la discrimination;
- En temps de crise, comme en ce moment, mettre sur pied un fonds dédié aux entrepreneurs noirs,
qui jouissent rarement d’actifs familiaux importants;
- Inclure la contribution de la communauté noire dans le cursus scolaire, surtout en histoire.
Par-dessus tout, M. Staco souligne à quel point beaucoup de ressources ont été engagées au fil des années, mais pour aboutir à très peu de résultats concrets. «C’était rempli de bonne volonté, mais sans aucune imputabilité!» lance cet ex-membre du Conseil supérieur de l’éducation, qui demande que la Vérificatrice générale du Québec se penche sur ce gaspillage.
«Les gens ont l’impression qu’on parle toujours de la même chose? C’est parce que ça ne change pas!» résume celui qui constate qu’«en 400 ans, c’est normal que le racisme se soit incrusté partout, entre autres dans nos institutions».
Encore plus isolés par la COVID
Le projet Communauté connectée pour contrer la COVID-19 (4C) tente d’atténuer la «fracture numérique» que l’actuelle pandémie et le confinement ont aggravée depuis trois mois. Le Sommet socioéconomique pour le développement des jeunes des communautés noires fournira un ordinateur portable à 503 familles à travers le Québec, rejoignant plus de 1000 jeunes.
«En temps de crise, les inégalités deviennent plus importantes et plus évidentes, constate M. Staco. La COVID fait ressortir toutes les fragilités. Le confinement est moins difficile dans un grand bungalow.
«Avant le confinement, les familles moins favorisées comptaient sur les ordinateurs des bibliothèques municipales, la connexion du Tim Hortons du coin ou sur les organismes communautaires. Quand tout a fermé, elles se sont retrouvées pas mal isolées.»
Il précise qu’il s’agit beaucoup plus que de simplement acheter des ordinateurs et de les donner à des familles dans le besoin.
Avec l’appareil vient un programme d’accompagnement de 12 semaines en 21 points.
Pour certains membres de ces familles, c’est d’apprendre à envoyer son premier courriel ou de savoir comme effectuer une recherche sur internet. On les aide aussi à utiliser les services gouvernementaux en ligne ou à faire le suivi scolaire de
leurs enfants à travers les différents portails et applications adoptés par les écoles.
Favoriser l’encadrement parental dans le monde numérique fait aussi partie des principaux objectifs du programme.
du Forum jeunesse afro-québécois, basé dans le quartier Saint-Sauveur.
Belle occasion pour l’inviter au débat du racisme systémique, expression que refuse de prononcer le premier ministre du Québec,
François Legault. Mais surtout pour lui demander ce qui doit être fait.
«M. Legault peut agir. Et je dirais même qu’il peut agir différemment, affirme M. Staco. Le gouvernement a tendance à créer des comités, qui remettent un rapport, puis à créer un autre comité pour analyser le rapport, etc. Les Québécois sont ouverts,
mais ils veulent des résultats! Le gouvernement peut agir immédiatement.»
Poser des gestes concrets
Selon lui, pas besoin de nouvelles études pour poser ces gestes concrets:
- Implanter le port de caméras corporelles chez les policiers;
- Obliger par la loi les entreprises qui obtiennent des contrats publics à avoir un programme contre la discrimination;
- En temps de crise, comme en ce moment, mettre sur pied un fonds dédié aux entrepreneurs noirs,
qui jouissent rarement d’actifs familiaux importants;
- Inclure la contribution de la communauté noire dans le cursus scolaire, surtout en histoire.
Par-dessus tout, M. Staco souligne à quel point beaucoup de ressources ont été engagées au fil des années, mais pour aboutir à très peu de résultats concrets. «C’était rempli de bonne volonté, mais sans aucune imputabilité!» lance cet ex-membre du Conseil supérieur de l’éducation, qui demande que la Vérificatrice générale du Québec se penche sur ce gaspillage.
«Les gens ont l’impression qu’on parle toujours de la même chose? C’est parce que ça ne change pas!» résume celui qui constate qu’«en 400 ans, c’est normal que le racisme se soit incrusté partout, entre autres dans nos institutions».
Encore plus isolés par la COVID
Le projet Communauté connectée pour contrer la COVID-19 (4C) tente d’atténuer la «fracture numérique» que l’actuelle pandémie et le confinement ont aggravée depuis trois mois. Le Sommet socioéconomique pour le développement des jeunes des communautés noires fournira un ordinateur portable à 503 familles à travers le Québec, rejoignant plus de 1000 jeunes.
«En temps de crise, les inégalités deviennent plus importantes et plus évidentes, constate M. Staco. La COVID fait ressortir toutes les fragilités. Le confinement est moins difficile dans un grand bungalow.
«Avant le confinement, les familles moins favorisées comptaient sur les ordinateurs des bibliothèques municipales, la connexion du Tim Hortons du coin ou sur les organismes communautaires. Quand tout a fermé, elles se sont retrouvées pas mal isolées.»
Il précise qu’il s’agit beaucoup plus que de simplement acheter des ordinateurs et de les donner à des familles dans le besoin.
Avec l’appareil vient un programme d’accompagnement de 12 semaines en 21 points.
Pour certains membres de ces familles, c’est d’apprendre à envoyer son premier courriel ou de savoir comme effectuer une recherche sur internet. On les aide aussi à utiliser les services gouvernementaux en ligne ou à faire le suivi scolaire de
leurs enfants à travers les différents portails et applications adoptés par les écoles.
Favoriser l’encadrement parental dans le monde numérique fait aussi partie des principaux objectifs du programme.