Vidéos illégales sur Pornhub : Ottawa dit agir contre l'exploitation sexuelle
Le premier ministre Justin Trudeau a affirmé que son gouvernement luttait contre l’exploitation sexuelle et la pornographie juvénile, dans la foulée d’une chronique publiée par le New York Times alléguant que la plateforme Pornhub, qui appartient à une entreprise ayant pignon sur rue à Montréal, permet la publication de vidéos de mineurs et de viols.
Des enquêtes ont démontré qu'il y a « beaucoup trop de vidéos illégales » sur la plateforme Pornhub, affirme la sénatrice Julie Miville-Dechêne, qui se dit révoltée par les révélations du New York Times.
«Nous avons toujours été extrêmement préoccupés par la violence fondée sur le genre, l'exploitation des mineurs et la pornographie juvénile», a déclaré le premier ministre vendredi, devant Rideau Cottage, à Ottawa.
«Nous allons continuer à travailler avec les services de police et les agences de sécurité et tous les moyens possibles pour garantir la sécurité de tous les Canadiens», a-t-il poursuivi.
Le bureau du ministre du Patrimoine canadien, Steven Guilbeault, a à son tour indiqué que «la production, la distribution, la possession ou l'accès à de la pornographie juvénile constituent une infraction au Canada».
La pornographie juvénile «est fréquemment identifiée et supprimée d'Internet par les forces de l'ordre canadiennes»,
a encore indiqué son attachée de presse.
Ces déclarations surviennent après que le New York Times eut fait paraître un texte détaillant les vidéos controversées, voire illégales, publiées en toute impunité par l'un des géants de la pornographie sur le web.
Pornhub est au nombre des plus de 100 sites, compagnies de production et marques appartenant au conglomérat privé Mindgeek, dirigé par Feras Antoon et David Tassillo, tous deux Canadiens, depuis le boulevard Décarie, à Montréal.
Après avoir passé au peigne fin des milliers de contenus pornographiques figurant sur le site de Pornhub, le New York Times dit qu'un nombre inquiétant de vidéos montrent des mineurs ou des personnes qui n'ont pas donné leur consentement.
Le journaliste Nicholas Kristof s'est aussi entretenu avec des victimes qui se sont retrouvées du jour au lendemain, contre leur gré, sur cette plateforme. Plusieurs d'entre elles lui ont confié avoir tenté de se suicider après avoir constaté
que des vidéos compromettantes se retrouvaient en ligne.
En plus de permettre à n'importe qui de télécharger du contenu sur la plateforme, celle-ci permet aux usagers de télécharger à leur tour les vidéos. Résultat : bien que des contenus soient retirés à la demande des autorités, ceux-ci peuvent refaire surface à tout moment.
«Alors ma question pour Trudeau et tous les Canadiens : pourquoi le Canada abrite-t-il une compagnie qui montre
des vidéos de viol au monde entier?» s'interroge Nicholas Kristof.
Des demandes qui sont restées lettre morte
À la Chambre des communes, un groupe de parlementaires a récemment exhorté le gouvernement Trudeau à prendre des mesures pour sévir contre Pornhub et sa société mère, qui tireraient profit de «crimes sexuels de masse».
Adressée au ministre fédéral de la Justice, David Lametti, cette lettre faisait suite à une précédente missive, envoyée au printemps, demandant au premier ministre de lancer une enquête à ce sujet.
La sénatrice Julie Miville-Dechêne, qui fait partie de ce groupe de parlementaires, a indiqué au micro du 15-18, sur les ondes d'ICI Première, n'avoir reçu aucune réponse à ses questions, malgré ses interventions au Sénat et la publication de lettres ouvertes.
En février dernier, la sénatrice a déposé un projet de loi contre l'esclavage moderne, qui a pour but de mettre fin à l'importation de produits fabriqués par des enfants ou issus du travail forcé, en forçant les grandes entreprises à faire preuve de plus de transparence.
Il est question de «pornographie de vengeance [revenge porn], quand, après une rupture, on met sur Pornhub des vidéos de la femme qui nous a quitté. Cela est tout simplement révoltant», a-t-elle insisté.
Julie Miville-Dechêne estime qu'il faut maintenant agir. D'autant plus que le gouvernement fédéral est «tout à fait conscient de ce problème», dit-elle. «Si nos lois ne sont pas suffisantes, changeons-les!»
À son arrivée à titre de ministre, Steven Guilbeault avait notamment reçu comme mandat de travailler à la création de nouvelles règles pour encadrer les activités des médias sociaux, «en commençant par exiger que toutes les plateformes éliminent le contenu illégal, y compris le discours haineux, dans les 24 heures, sous peine de sanctions importantes», peut-on lire dans la lettre de mandat, datée du 13 décembre 2019.
Le bureau du ministre Guilbeault a fait savoir qu'une réglementation pour les plateformes en ligne, qui vise justement à «les responsabiliser et les rendre redevables sur l’exigence d’éliminer le contenu illégal», devrait voir le jour cet hiver.
«Nous allons continuer à travailler avec les services de police et les agences de sécurité et tous les moyens possibles pour garantir la sécurité de tous les Canadiens», a-t-il poursuivi.
Le bureau du ministre du Patrimoine canadien, Steven Guilbeault, a à son tour indiqué que «la production, la distribution, la possession ou l'accès à de la pornographie juvénile constituent une infraction au Canada».
La pornographie juvénile «est fréquemment identifiée et supprimée d'Internet par les forces de l'ordre canadiennes»,
a encore indiqué son attachée de presse.
Ces déclarations surviennent après que le New York Times eut fait paraître un texte détaillant les vidéos controversées, voire illégales, publiées en toute impunité par l'un des géants de la pornographie sur le web.
Pornhub est au nombre des plus de 100 sites, compagnies de production et marques appartenant au conglomérat privé Mindgeek, dirigé par Feras Antoon et David Tassillo, tous deux Canadiens, depuis le boulevard Décarie, à Montréal.
Après avoir passé au peigne fin des milliers de contenus pornographiques figurant sur le site de Pornhub, le New York Times dit qu'un nombre inquiétant de vidéos montrent des mineurs ou des personnes qui n'ont pas donné leur consentement.
Le journaliste Nicholas Kristof s'est aussi entretenu avec des victimes qui se sont retrouvées du jour au lendemain, contre leur gré, sur cette plateforme. Plusieurs d'entre elles lui ont confié avoir tenté de se suicider après avoir constaté
que des vidéos compromettantes se retrouvaient en ligne.
En plus de permettre à n'importe qui de télécharger du contenu sur la plateforme, celle-ci permet aux usagers de télécharger à leur tour les vidéos. Résultat : bien que des contenus soient retirés à la demande des autorités, ceux-ci peuvent refaire surface à tout moment.
«Alors ma question pour Trudeau et tous les Canadiens : pourquoi le Canada abrite-t-il une compagnie qui montre
des vidéos de viol au monde entier?» s'interroge Nicholas Kristof.
Des demandes qui sont restées lettre morte
À la Chambre des communes, un groupe de parlementaires a récemment exhorté le gouvernement Trudeau à prendre des mesures pour sévir contre Pornhub et sa société mère, qui tireraient profit de «crimes sexuels de masse».
Adressée au ministre fédéral de la Justice, David Lametti, cette lettre faisait suite à une précédente missive, envoyée au printemps, demandant au premier ministre de lancer une enquête à ce sujet.
La sénatrice Julie Miville-Dechêne, qui fait partie de ce groupe de parlementaires, a indiqué au micro du 15-18, sur les ondes d'ICI Première, n'avoir reçu aucune réponse à ses questions, malgré ses interventions au Sénat et la publication de lettres ouvertes.
En février dernier, la sénatrice a déposé un projet de loi contre l'esclavage moderne, qui a pour but de mettre fin à l'importation de produits fabriqués par des enfants ou issus du travail forcé, en forçant les grandes entreprises à faire preuve de plus de transparence.
Il est question de «pornographie de vengeance [revenge porn], quand, après une rupture, on met sur Pornhub des vidéos de la femme qui nous a quitté. Cela est tout simplement révoltant», a-t-elle insisté.
Julie Miville-Dechêne estime qu'il faut maintenant agir. D'autant plus que le gouvernement fédéral est «tout à fait conscient de ce problème», dit-elle. «Si nos lois ne sont pas suffisantes, changeons-les!»
À son arrivée à titre de ministre, Steven Guilbeault avait notamment reçu comme mandat de travailler à la création de nouvelles règles pour encadrer les activités des médias sociaux, «en commençant par exiger que toutes les plateformes éliminent le contenu illégal, y compris le discours haineux, dans les 24 heures, sous peine de sanctions importantes», peut-on lire dans la lettre de mandat, datée du 13 décembre 2019.
Le bureau du ministre Guilbeault a fait savoir qu'une réglementation pour les plateformes en ligne, qui vise justement à «les responsabiliser et les rendre redevables sur l’exigence d’éliminer le contenu illégal», devrait voir le jour cet hiver.